Le vendredi saint, les chrétiens célèbrent la passion du Christ et sa mort sur la croix.
La réaction de Pierre lors du lavement des pieds (non tu « Tu ne me laveras pas les pieds non jamais !) et la réponse de Jésus à sa réaction (plus tard tu comprendras) nous montre qu’en Jésus, Dieu se révèle tout autre que ce qu’on avait pu imaginer. Il faut du temps pour comprendre que l’amour de Dieu est tel, qu’il aime jusqu’à mourir. La croix est un signe de mort aux yeux des hommes, tout en étant un signe d’amour aux yeux des croyants : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 13)
Ce soir, en vénérant la croix, ce n’est pas la souffrance que nous vénérons mais l’amour que la croix nous révèle : un amour que rien n’arrête et qui va jusqu’au bout du don, jusqu’au pardon.
Quelques suggestions pour notre prière de ce Vendredi Saint
- Dans votre « espace de prière » mettre sous les yeux de chacun la croix qui se trouve dans votre maison.
- Si vous n’avez pas de crucifix chez vous, pourquoi pas chercher l’image d’une croix sur internet et l’imprimer ou s’il y a des enfants chez vous imprimer l’image du Vendredi Saint que vous trouvez ci-dessous et leur demander de la mettre en couleur. Une autre possibilité c’est de fabriquer une croix à partir de deux bouts de bois.
Beau temps de prière à chacun,
L’équipe de préparation de ce temps de prière.
Chemin de croix à colorier pour les enfants
Texte de l’homélie
Un cœur gonflé d’amour[1]
Au terme de la Passion, une ultime parole, sans un mot, est dite : un cœur gonflé d’amour éclate. Les lèvres torturées du Christ ont esquissé un dernier sourire douloureux devant l’œuvre de la nouvelle création accomplie. Désormais, « tout est accompli » (Jn 19, 30), tout est dit. Le Christ s’endort dans la mort. Et voici que la parole faite chair se fait cœur. Un soldat perce le côté de Jésus, le côté du Temple où coule l’eau vive qui régénère tout. Il ignore qu’il participe ainsi à cette ultime parole. L’eau et le sang, le baptême et l’eucharistie, bref la vie du Ciel se déverse sur l’humanité. Saurons-nous l’accueillir ? Un cœur gonflé d’amour éclate, rempli de tant de rencontres vécues sur les routes de Palestine, et de tant d’autres, sans nombre, vécues sur les routes de l’humanité à travers les siècles de l’histoire. Voici un cœur qui nous dit : « si vous saviez comme je vous aime ! ».
Ce cœur c’est celui du Christ. Sur le trône royal de la croix, il nous révèle la valeur de chacun : le prix du sang de Dieu. Il nous manifeste jusqu’où ce Dieu épris d’amour pour sa créature est capable d’aller pour la ramener au bercail, la conduire en sécurité et la sauver des ténèbres de la mort et du péché. Bref, lui donner le bonheur éternel.
Sur ce trône le Christ prononce sept autres paroles, avec des mots qui ont le poids, la gloire, d’un être qui n’a que le temps de dire l’essentiel :
- « Père pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » (Lc 23, 34). Voilà une parole qui « déchire le voile du Ciel pour en faire descendre la tendresse du Père sur notre pauvre terre »[2].
- « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Lc. 23, 43) « Ô larron, fleur précoce de l’arbre de la croix, tu es le premier fruit du bois du Golgotha »[3] s’exclame la liturgie syriaque.
- « Femme, voici ton fils. » (Jn 19, 26) ; « Voici ta mère. » (Jn 19,27). Nous recevons la mère du sauveur pour être notre mère.
- « J’ai soif. » (Jn 19, 28) Pèlerin fatigué, Jésus Christ mendie de manière ultime un peu d’eau. : il mendie l’eau de notre amour.
- « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46). Il épouse les tréfonds de l’humanité angoissée pour la consoler et la rassurer.
- « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » (Lc 23, 46). Confiant en son père, il s’endort dans la mort et nous remets entre les mains du Créateur.
- « Tout est accompli. » (Jn 19, 30) Oui, « il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel » (He 5, 9).
Le versant douloureux du mystère de Pâques s’achève. Marie, petite flamme d’espérance dans le silence du samedi saint, nous soutient comme elle a soutenu les disciples de sa présence, jusqu’à ce que se manifeste la victoire du crucifié au matin du troisième jour. Elle est toujours l’étoile du matin qui précède le soleil.
Sur la croix, Dieu nous révèle son amour, abîme insondable. Il nous a dit la valeur sans prix de notre dignité.
[1] Librement inspiré du P. Daniel-Ange, Le Rosaire. Prière de lumière, Sarment Éditions du Jubilé, 2003, coll. « Kephas », p. 201-222.
[2] Ibid., p. 206.
[3] Liturgie syriaque, citée par P. Daniel-Ange, ibid., p. 207.
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