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Temps de prière du 5ème dimanche de Pâques

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Texte de l’homélie

L’évangile de ce dimanche nous offre, comme chaque évangile, une bonne nouvelle : la bonne nouvelle d’une prière exaucée.

Et quelle est cette prière exaucée c’est-à-dire écoutée par Dieu ? 

C’est une supplication à Dieu pour son peuple, un peuple décrit sous l’image d’une vigne. Et voici cette supplication adressée à Dieu dans cette prière du psaume 79 :

« Du haut des cieux, regarde et vois : visite cette vigne, protège-la »

Ce qui a fait naître cette supplication dans le cœur du psalmiste c’est le piteux état dans lequel se trouve la vigne c’est-à-dire le peuple de Dieu, l’humanité toute entière. Un peuple, une humanité que le psalmiste décrit dans sa prière sous l’image d’une vigne dévastée. Toujours dans sa prière, il n’hésite pas à questionner Dieu sur le pourquoi d’une telle souffrance !

« Pourquoi as-tu percé sa clôture ? Tous les passant y grapillent en chemin ; le sanglier des forêts la ravage et les bêtes des champs la broutent. La voici détruite, incendiée… »

Et quelle est la réponse de Dieu à ce cri de souffrance ?

Sa réponse, nous l’avons entendue dans l’évangile de ce dimanche. La réponse de Dieu à ce cri de souffrance c’est : Je suis la vraie vigne.

En nous disant « je suis la vraie vigne », Dieu, en Jésus, nous dit qu’il a rejoint la vigne que nous sommes au point de devenir lui-même la vigne et de s’identifier ainsi pour toujours à la vigne. Dieu, en Jésus, s’est laissé planter dans la terre. Il est entré dans la vigne. C’est précisément parce que Dieu, en Jésus, a rejoint la vigne au point de dire je suis la vraie vigne qu’il peut sauver cette vigne et nous montrer ce qu’est une vraie vigne c’est-à-dire toute la beauté de notre condition humaine. C’est parce que Dieu s’est fait homme en Jésus qu’Il peut nous montrer ce qu’est la vraie humanité.

Ces paroles de Jésus « Je suis la vraie vigne » rejoignent celle du credo qui dit à propos de Jésus : pour nous les hommes (autrement dit pour la vigne que nous sommes) et pour notre salut il descendit du ciel (autrement dit il a rejoint la vigne)

C’est précisément parce que Jésus a rejoint la vigne abîmée décrite dans la prière du psaume qu’il peut dire je suis la vraie vigne que la vigne ne pourra plus jamais être arrachée, elle ne pourra plus jamais être livrée à l’abandon et au pillage. Elle appartient définitivement à Dieu.

Par le Fils, Dieu lui-même vit en elle. La promesse est irrévocable, l’unité entre Dieu et l’humanité est devenue indestructible comme l’exprime si bien cet extrait d’une prière eucharistique qui dit à Dieu : « Tu as noué entre l’humanité et toi, par ton fils Jésus, un lien si fort que rien ne pourra le détruire »

En disant « je suis la vigne », Jésus nous dit qu’il continue de cette façon à ne faire qu’un avec les siens, avec tous les enfants de Dieu dispersés qu’il est venu rassembler. La vigne signifie désormais l’union indissoluble de Jésus avec les siens qui, par lui et avec lui, sont tous de la vigne et dont la vocation consiste à « demeurer » dans la vigne.                        

La bonne nouvelle que Jésus nous révèle dans l’évangile de ce dimanche lorsqu’il nous dit je suis la vraie vigne : c’est qu’il est inséparable des siens. Dans l’incarnation, Dieu s’est lié lui-même à chacun de nous.

Une autre bonne nouvelle contenue dans l’évangile de ce dimanche c’est que nous pouvons tous, si nous le désirons nous unir à cette vraie vigne qu’est Jésus. Et dans l’évangile de ce dimanche, Jésus nous dit comment nous pouvons vivre de cette bonne nouvelle, comment nous pouvons répondre à cette union que Jésus nous offre entre lui et nous : en demeurant en lui comme lui demeure en son Père et en entretenant cette union.

Ce verbe demeurer revient 8 fois dans l’évangile de ce dimanche (8 c’est le nombre symbolique de la résurrection) et 12 fois au total dans le chapitre 15 de l’évangile de Jean (12 c’est le nombre symbolique de l’Eglise).

Cela veut dire que demeurer est une caractéristique pascale et ecclésiale.  C’est parce que le Christ a vaincu la mort que nous pouvons demeurer attachés à lui pour porter du fruit et c’est parce que sa résurrection est pour tous, que le fait de s’attacher à lui nous relie à nos frères et sœurs, les autres sarments de la vigne.

A la lumière de cette invitation de Jésus à demeurer en lui, je ne serai plus du tout froissé si vous me dites que je suis « demeuré » pour autant bien sûr qu’il s’agisse d’être demeuré en Jésus. Les chrétiens sont donc tous appelés à être des demeurés…en Jésus.

Il y a plusieurs moyens de demeurer en Jésus en s’imprégnant de sa parole au point qu’elle prenne chair en nous en inspirant nos choix, nos façons de voir, nos réactions. « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples » nous dit Jésus (Jn 8, 31) N’espérons pas demeurer en sa parole sans la fréquenter assidûment, avec ténacité, avec obstination. Rappelons-nous cette parole de Saint Jérôme : « Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ »

Pour que cette union entre le Christ et nous perdure et qu’elle porte du fruit, il faut l’entretenir, la purifier, l’émonder de tout ce qui fait obstacle à cette union et peut lui nuire.

De notre union à Jésus, Dieu attend des fruits. Dieu espère de nous des fruits. Dieu ne se contente pas d’attendre de nous des fruits de notre union avec Jésus mais Dieu s’investit pour rendre notre union à Jésus fructueuse. Il s’agit pour nous d’accepter simplement que Dieu entretienne notre union à Jésus. Les gestes du vigneron évoquent les gestes que Dieu pose pour nous dans les sacrements et qui ont pour but de nous aider à demeurer en Jésus.

Le baptême est le sacrement qui nous branche à cette vraie vigne qu’est Jésus permettant ainsi à notre humanité de retrouver sa splendeur première.

Le sacrement de l’eucharistie entretien cette union entre Jésus et nous au point de nous faire devenir ensemble ce que nous recevons le corps du Christ.

Le sacrement de la réconciliation permet à Dieu, tel un bon vigneron de nous émonder c’est-à-dire d’enlever tout ce qui en nous n’est pas porteur des fruits de l’Esprit-Saint

Temps de prière du 4ème dimanche de Pâques

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Texte de l’homélie

Jésus énumère trois caractéristiques qui font de lui le bon pasteur par excellente, le modèle pour tous :

a) Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis.  Cela signifie beaucoup plus qu’être prêt à mourir pour les défendre du loup. Donner sa vie, cela se fait comme l’explique si bien le bienheureux Pierre Claverie goutte à goutte : par un regard, un sourire, un travail, un service dans tout ce que fait que la vie qui m’habite soit partagée, donnée livrée. Donner sa vie pour ses brebis cela signifie que toute sa vie leur est consacrée, d’une façon purement désintéressée, par amour, et non en vue d’un profit, d’une récompense ou d’un salaire.  Celui qui n’aime pas ses brebis plus que sa propre vie n’est pas digne d’être un pasteur.

b) Il y a entre lui et ses brebis une relation personnelle.  Il les connaît individuellement et elles le connaissent. Il ne s’agit pas d’une relation de supérieur à inférieur, mais bien une relation d’amitié.  « Je ne vous appelle pas serviteur – dira-t-il un peu plus tard à ses disciples – car le serviteur n’est pas au courant de ce que fait son maître.  Je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. » (Jean 15,15).  Un pasteur, selon Jésus, n’est donc pas quelqu’un qui commande, qui organise, qui distribue les directives, mais quelqu’un qui établit une relation d’amitié.  Évidemment, pour qu’il y ait une vraie communauté chrétienne dans l’esprit de Jésus, il doit y avoir réciprocité, c’est-à-dire une véritable relation d’amitié, dans les deux sens.

c) La troisième caractéristique, est la création d’un « troupeau » dont personne ne se sentira exclu.  « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. »  Jésus affirme que toutes les brebis sont « siennes », même celles qui ne sont pas de son troupeau actuel : « J’ai… d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie…). En disant cela il va à l’encontre de l’exclusivisme, du particularisme et ce faisant il appelle tout pasteur à se sentir concerné par le bien être de l’humanité toute entière.

En ce dimanche, prions donc spécialement pour tous ceux qui, dans l’Église aussi bien que dans la société civile, ont un service pastoral.  Prions aussi pour l’unité de tous les disciples de Jésus et pour l’unité de la grande famille des nations.

Catéchuménat 2021

Catéchuménat 2020-2021

Les 3 et 4 avril derniers, durant la Veillée pascale et le dimanche de Pâques, nous avons eu la joie de célébrer les sacrements d’initiation (Baptême, Confirmation et Eucharistie) de 6 jeunes de notre paroisse. Bien que les circonstances sanitaires n’aient pu permettre la participation d’un plus grand nombre de nos paroissiens, ce furent des moments très agréables et de grâces.

À la Vigile pascale, les sacrements ont été conférés à 3 jeunes (Francesco, Bobia et David) par le curé de notre paroisse, le père Alain qui présidait l’eucharistie.

Le dimanche de Pâques, ce fut le tour de 3 autres jeunes (Lise, Elisabeth et Carmen) qui ont reçu les sacrements des mains de Monseigneur Jean-Luc Hudsyn, évêque auxiliaire pour le Brabant Wallon qui a célébré la messe de 11h en présence de quelques paroissiens et des amis de la Sapinière.

Lorsque nous avons posé la question, à chacun d’eux, de savoir pourquoi il/elle voulait se faire baptiser et recevoir la confirmation (pour Francesco), ils ont répondu selon leurs convictions :

  • David (14 ans) : « J’ai envie d’être baptisé pour avoir la bénédiction du Christ dans tout ce que je fais : le foot, l’école, ma vie ».
  • Bobia (17 ans) : « En demandant le baptême, j’ai fait le choix d’être reconnue comme chrétienne et d’officialiser ainsi ma foi et ma relation avec le Seigneur »
  • Lise-Ester (15 ans) : « j’ai voulu être initiée au christianisme qui a de si bonnes valeurs ».
  • Francesco (17 ans) : « j’ai souhaité être confirmé pour recevoir le Saint-Esprit, mais aussi connaitre les prières en français » 
  • Elisabeth (23 ans) : « j’ai désiré me faire baptiser car je veux entrer dans la communauté chrétienne et me rapprocher de Dieu, mieux comprendre les messages du Christ à travers la Bible » 
  • Danielle Carmen (25 ans) : « j’ai voulu me faire baptiser pour connaître Dieu et m’en remettre à lui ».

Le père Alain qui les a admis au catéchuménat et à la catéchèse de confirmation (pour Francesco) les a confiés à Rebecca et à moi pour les accompagner. Nous sommes heureux d’avoir rendu ce service et de les avoir présentés pour les sacrements les jours de Pâques.

Tout au long de leur cheminement, nous avons été très édifiés et encouragés par leur dynamisme, leur engagement, leur participation et leur présence régulière tant en Zoom, via WhatsApp qu’en présentiel.

Chacun d’eux résume son cheminement en un mot :

  • David et sa sœur Bobia : « bénédiction » 
  • Lise-Ester : « transformation » 
  • Francesco : « j’ai appris beaucoup de prières en français » 
  • Elisabeth : « révélation » 
  • Danielle Carmen : « instructif »

C’est donc, au nom du curé, de la communauté paroissiale Sainte Étienne et de toute la communauté que nous les avons présentés pour les sacrements. Merci pour leurs témoignages de foi et plein épanouissement dans leur nouvelle vie de chrétien : COURAGE ET PERSÉVÉRANCE à la suite du Christ, vainqueur de la mort et du péché.

Notre reconnaissance à l’Abbé Alain de Maere pour sa confiance et son accompagnement.

Thaddée Nzazi, séminariste

J’ai su saisir la chance que j’avais d’être catéchiste, et ce dès le début de l’aventure.

Quelle joie de rencontrer sept jeunes souhaitant faire la connaissance de Jésus ; 

Quel bonheur de recevoir leurs questions, qui ne cessent d’être matière à débat. Effectivement, ces discussions sont de nature à mettre en avant la force de ma foi ; 

Quelle douceur que de saisir le message de textes, qui n’avaient peut-être pas pu être préalablement compris ; 

Quelle réjouissance que de voir que l’on arrive à l’évènement tant attendu, et que ces jeunes n’ont rien lâché malgré des circonstances que l’on peut considérer comme étant des obstacles dans leur cheminement ; 

Et pour terminer, quel régal de voir ces jeunes baptisés/confirmés satisfaits et fiers du chemin parcouru ; et leurs accompagnateurs tout autant.

Rebecca, catéchiste.

Témoignages des jeunes et du père de deux d’entre eux :

Elisabeth :

J’ai vécu mon baptême, tout d’abord dans le stresse car j’ai eu peur de faire de faux pas durant la cérémonie, de me tromper dans les étapes à suivre. Mais finalement cela s’est bien passé. 

Ensuite, une fois baptisé, j’ai été heureuse car je me suis dit, enfin je suis rentrée dans la communauté chrétienne après tant d’années d’attente et d’espérance. 

Enfin, une fois confirmer je me suis dit là, je me suis vraiment rapprochée de Dieu, et que je vais plus m’impliquer dans la vie chrétienne. Je dois aussi dire que j’avais dû mal à réagir que ça soit enfin réalisé. C’est comme un rêve qui devient réalité.

Lise :

J’ai vécu mon baptême et ma confirmation en étant curieuse du déroulement et un peu stressée.

Je suis contente d’être désormais une vraie chrétienne.

Séraphin (papa de Bobia et David) :

C’était vraiment très émouvant et cela fait du bien dans l’esprit pour la foi en Dieu notre Sauveur. Gloire à Dieu !

Temps de prière du Vendredi Saint

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CELEBRATION DE LA PASSION DE NOTRE SEIGNEUR

HOMELIE SUR LA PASSION DE JESUS SELON SAINT JEAN

Chers frères et sœurs,

Nous célébrons en ce vendredi saint la passion de notre Seigneur Jésus-Christ, c’est-à-dire son arrestation, son jugement, sa crucifixion et sa mise au tombeau. L’Eglise notre mère ne nous demande pas en ce jour de nous apitoyer sur Jésus, ni d’être triste. Nous ne célébrons pas la mort, mais la victoire de la vie sur la mort. Nous n’exaltons pas la souffrance, mais nous méditons combien la souffrance est inhérente à notre existence et qu’elle doit être affrontée avec sérénité, sinon le Christ l’aurait évitée. La passion de Jésus nous révèle que la souffrance peut croiser notre chemin en empruntant plusieurs visages : pour les uns, c’est peut-être une maladie incurable, une maladie chronique, le chômage, la perte du travail, l’exclusion, les injustices subies, pour d’autres peut-être les massacres, les génocides. En célébrant la passion de Jésus, l’Eglise nous rappelle comme l’a si bien dit le réalisateur britannique Ken Loach, « si vous regardez le monde sans voir d’injustices, vous avez un problème de vue ».

En effet, le procès de Jésus est l’exemple de toutes les injustices qui se commettent autour de nous, dans nos familles, dans nos milieux socio-professionnels, dans nos pays et même dans l’église. La mort du Christ dont la chair pure et innocente a été déchirée par les clous rappelle la folie meurtrière des hommes, car aujourd’hui encore des milliers d’hommes tombent victimes d’assassinats, d’homicides, des avortements, des génocides déclarés et tus. L’exclusion de Jésus crucifié hors de la ville et criant sa souffrance au Père, trouve en écho la misère endurée par tous les marginaux, défavorisés, discriminés à cause de leur origine.

Si dans la prière d’ouverture du dimanche des rameaux nous demandions au Seigneur la grâce de retenir les enseignements de la passion de Jésus, demandons-nous comment Jésus a réagi face au mensonge, à l’injustice, à l’humiliation qui l’a conduit à porter jusqu’au sépulcre l’opprobre d’une mort honteuse, celle de la croix :

Devant Pilate qui lui demande s’il est roi, Jésus déclare être venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Nous ne devons jamais asphyxier la vérité, la tordre, la crucifier. Il nous faut plutôt comme déclarait le Cardinal Malula : je préfère être crucifié plutôt que de crucifier la vérité ». En effet, si tous les chrétiens écoutaient la voix du Christ et s’ils appartenaient à la vérité, le mal aurait reculé dans le monde. Nous devons avoir le courage de dénoncer le mal et de dire la vérité même si cela nous met en péril. Jésus est le véritable Homme : Ecce Homo comme le déclare Pilate. Car même enchaîné, il ne tait pas la vérité, il garde sa liberté et ose cracher la vérité devant Pilate qu’il n’aurait sur lui aucun pouvoir s’il ne l’avait pas reçu d’en haut.

Aussi est-il frappant de constater que sur la croix, lieu du supplice, Jésus nous dévoile son testament :

– Il y prêche l’attention aux autres. Malgré sa souffrance, Jésus est encore celui qui ose s’occuper de sa mère et de Jean, le disciple qu’il aimait. Ne voulant pas les abandonner à la solitude, il confie Jean à Marie et Marie à Jean. Femme, voici ton fils ; Jean voici ta mère. Si notre instinct égocentrique pouvait être converti en un altruisme effréné et bienveillant. Qui plus est, Jésus nous livre un secret : nous ne nous sentirons jamais seul dans nos épreuves si nous prenons Marie chez nous, c’est-à-dire en la priant souvent.  Marie, mère douloureuse peut nous consoler et nous aider à tenir ferme dans nos épreuves comme elle sut rester au pied de la croix de Jésus.

-Sur la croix, Jésus nous annonce solennellement la soif qui l’habite. J’ai soif. Oui, comme disait Mère Teresa, sur la croix, Jésus a soif de notre amour et nous devons désaltérer cette soif. Mais souvent, nous lui donnons le vinaigre de notre indifférence. Jésus a soif de notre attention, de notre dévouement, de notre attachement à sa parole et à sa volonté. Désaltérons cette soif de Dieu en transformant nos cœurs et nos vies en récipients pour recueillir l’amour débordant de son cœur.

La dernière parole de Jésus en croix, c’est TOUT EST ACCOMPLI.  Tout a réellement été accompli par Jésus, c’est une bonne nouvelle. Il va bientôt mourir, mais c’est lui qui sort vainqueur de la mort. La mort n’a aucun pouvoir sur lui et tous ceux qui croiront en lui. C’est la victoire de la vie sur la mort, de l’amour sur la haine, la réponse du mal par le bien, l’amour envers ses ennemis, le pardon devant l’offense. Voilà ce que Jésus voulait apprendre aux hommes. Puissions-nous nous mettre à l’école de Jésus et l’imiter dans cette voie de l’amour qui va jusqu’au bout et du pardon sans mesure.

Abbé Augustin

Temps de prière du Jeudi Saint

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Texte de l’homélie

Homélie jeudi saint 01 avril 2021

Dieu se met à genoux pour nous offrir le salut. Le laisserons-nous nous combler de sa tendresse ?

Jésus se mit à laver les pieds des disciples. Il s’agit d’un geste qui était réservé aux esclaves. Au temps de Jésus, on marchait pieds nus ou en sandales. La chaleur et la poussière nécessitaient que les pieds soient lavés. C’est à l’esclave qu’il revenait de laver les pieds du maître et de ses hôtes.

Dans ce geste de service humble, pour ne pas dire humiliant, nous contemplons le Christ qui, à l’heure pour lui de passer de ce monde à son Père, aima les siens jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au don de sa vie : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13). L’ombre de la croix, chemin mystérieux de notre rédemption, se profile. L’ombre de la croix où l’amour du Dieu se manifeste est signifiée dans cet abaissement du Christ qui se met à genoux pour laver les pieds de ses disciples. L’ombre de la croix où la gloire de Dieu s’exprime de manière déroutante est anticipée dans cet humble service. La croix c’est le lieu où le Christ grand prêtre s’offre en victime sur l’autel du bois du supplice et nous rachète de l’esclavage du péché. Il expira d’une telle manière qu’un centurion païen déclarera : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ».

« Par un acte symbolique, – le lavement des pieds – Jésus manifeste l’ensemble de son service salvifique. Il se dépouille de sa splendeur divine. Il s’agenouille, pour ainsi dire, devant nous, il lave et sèche nos pieds sales pour nous rendre capables de participer au banquet nuptial de Dieu »[1].

Cette réalité sublime et déroutante, saint Paul la rappelle dans son grand hymne christologique de sa lettre aux Philippiens : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père » (Ph. 2, 5-11).

Dieu se met à genoux comme pour nous supplier de nous laisser sauver par Lui. Il livre son corps et verse son sang pour nous, pour la multitude en rémission des péchés.

Mais le geste de Jésus a aussi une dimension morale. Il est une invitation au service. « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » Autrement dit, il nous rappelle le commandement de l’amour : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ».

Nous pourrions demander deux grandes grâces au Seigneur : celle d’aimer et celle de se laisser aimer. Celle de servir et celle de se laisser servir. Il se met à genoux devant nous. Le laisserons-nous nous combler de sa tendresse ? Il nous donne l’exemple du service. Emprunterons-nous un chemin d’humilité similaire au sien pour servir nos frères et se laisser servir ?

Amen

Nicolas Favart, vicaire dominical, paroisse St-Étienne


[1] Joseph Ratzinger (Benoît XVI), Jésus de Nazareth, De l’entrée à Jérusalem à la Résurrection, Éditions du Rocher, 2011, p.77.