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Temps de prière du Vendredi Saint

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CELEBRATION DE LA PASSION DE NOTRE SEIGNEUR

HOMELIE SUR LA PASSION DE JESUS SELON SAINT JEAN

Chers frères et sœurs,

Nous célébrons en ce vendredi saint la passion de notre Seigneur Jésus-Christ, c’est-à-dire son arrestation, son jugement, sa crucifixion et sa mise au tombeau. L’Eglise notre mère ne nous demande pas en ce jour de nous apitoyer sur Jésus, ni d’être triste. Nous ne célébrons pas la mort, mais la victoire de la vie sur la mort. Nous n’exaltons pas la souffrance, mais nous méditons combien la souffrance est inhérente à notre existence et qu’elle doit être affrontée avec sérénité, sinon le Christ l’aurait évitée. La passion de Jésus nous révèle que la souffrance peut croiser notre chemin en empruntant plusieurs visages : pour les uns, c’est peut-être une maladie incurable, une maladie chronique, le chômage, la perte du travail, l’exclusion, les injustices subies, pour d’autres peut-être les massacres, les génocides. En célébrant la passion de Jésus, l’Eglise nous rappelle comme l’a si bien dit le réalisateur britannique Ken Loach, « si vous regardez le monde sans voir d’injustices, vous avez un problème de vue ».

En effet, le procès de Jésus est l’exemple de toutes les injustices qui se commettent autour de nous, dans nos familles, dans nos milieux socio-professionnels, dans nos pays et même dans l’église. La mort du Christ dont la chair pure et innocente a été déchirée par les clous rappelle la folie meurtrière des hommes, car aujourd’hui encore des milliers d’hommes tombent victimes d’assassinats, d’homicides, des avortements, des génocides déclarés et tus. L’exclusion de Jésus crucifié hors de la ville et criant sa souffrance au Père, trouve en écho la misère endurée par tous les marginaux, défavorisés, discriminés à cause de leur origine.

Si dans la prière d’ouverture du dimanche des rameaux nous demandions au Seigneur la grâce de retenir les enseignements de la passion de Jésus, demandons-nous comment Jésus a réagi face au mensonge, à l’injustice, à l’humiliation qui l’a conduit à porter jusqu’au sépulcre l’opprobre d’une mort honteuse, celle de la croix :

Devant Pilate qui lui demande s’il est roi, Jésus déclare être venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Nous ne devons jamais asphyxier la vérité, la tordre, la crucifier. Il nous faut plutôt comme déclarait le Cardinal Malula : je préfère être crucifié plutôt que de crucifier la vérité ». En effet, si tous les chrétiens écoutaient la voix du Christ et s’ils appartenaient à la vérité, le mal aurait reculé dans le monde. Nous devons avoir le courage de dénoncer le mal et de dire la vérité même si cela nous met en péril. Jésus est le véritable Homme : Ecce Homo comme le déclare Pilate. Car même enchaîné, il ne tait pas la vérité, il garde sa liberté et ose cracher la vérité devant Pilate qu’il n’aurait sur lui aucun pouvoir s’il ne l’avait pas reçu d’en haut.

Aussi est-il frappant de constater que sur la croix, lieu du supplice, Jésus nous dévoile son testament :

– Il y prêche l’attention aux autres. Malgré sa souffrance, Jésus est encore celui qui ose s’occuper de sa mère et de Jean, le disciple qu’il aimait. Ne voulant pas les abandonner à la solitude, il confie Jean à Marie et Marie à Jean. Femme, voici ton fils ; Jean voici ta mère. Si notre instinct égocentrique pouvait être converti en un altruisme effréné et bienveillant. Qui plus est, Jésus nous livre un secret : nous ne nous sentirons jamais seul dans nos épreuves si nous prenons Marie chez nous, c’est-à-dire en la priant souvent.  Marie, mère douloureuse peut nous consoler et nous aider à tenir ferme dans nos épreuves comme elle sut rester au pied de la croix de Jésus.

-Sur la croix, Jésus nous annonce solennellement la soif qui l’habite. J’ai soif. Oui, comme disait Mère Teresa, sur la croix, Jésus a soif de notre amour et nous devons désaltérer cette soif. Mais souvent, nous lui donnons le vinaigre de notre indifférence. Jésus a soif de notre attention, de notre dévouement, de notre attachement à sa parole et à sa volonté. Désaltérons cette soif de Dieu en transformant nos cœurs et nos vies en récipients pour recueillir l’amour débordant de son cœur.

La dernière parole de Jésus en croix, c’est TOUT EST ACCOMPLI.  Tout a réellement été accompli par Jésus, c’est une bonne nouvelle. Il va bientôt mourir, mais c’est lui qui sort vainqueur de la mort. La mort n’a aucun pouvoir sur lui et tous ceux qui croiront en lui. C’est la victoire de la vie sur la mort, de l’amour sur la haine, la réponse du mal par le bien, l’amour envers ses ennemis, le pardon devant l’offense. Voilà ce que Jésus voulait apprendre aux hommes. Puissions-nous nous mettre à l’école de Jésus et l’imiter dans cette voie de l’amour qui va jusqu’au bout et du pardon sans mesure.

Abbé Augustin

Temps de prière du Jeudi Saint

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Texte de l’homélie

Homélie jeudi saint 01 avril 2021

Dieu se met à genoux pour nous offrir le salut. Le laisserons-nous nous combler de sa tendresse ?

Jésus se mit à laver les pieds des disciples. Il s’agit d’un geste qui était réservé aux esclaves. Au temps de Jésus, on marchait pieds nus ou en sandales. La chaleur et la poussière nécessitaient que les pieds soient lavés. C’est à l’esclave qu’il revenait de laver les pieds du maître et de ses hôtes.

Dans ce geste de service humble, pour ne pas dire humiliant, nous contemplons le Christ qui, à l’heure pour lui de passer de ce monde à son Père, aima les siens jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au don de sa vie : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13). L’ombre de la croix, chemin mystérieux de notre rédemption, se profile. L’ombre de la croix où l’amour du Dieu se manifeste est signifiée dans cet abaissement du Christ qui se met à genoux pour laver les pieds de ses disciples. L’ombre de la croix où la gloire de Dieu s’exprime de manière déroutante est anticipée dans cet humble service. La croix c’est le lieu où le Christ grand prêtre s’offre en victime sur l’autel du bois du supplice et nous rachète de l’esclavage du péché. Il expira d’une telle manière qu’un centurion païen déclarera : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ».

« Par un acte symbolique, – le lavement des pieds – Jésus manifeste l’ensemble de son service salvifique. Il se dépouille de sa splendeur divine. Il s’agenouille, pour ainsi dire, devant nous, il lave et sèche nos pieds sales pour nous rendre capables de participer au banquet nuptial de Dieu »[1].

Cette réalité sublime et déroutante, saint Paul la rappelle dans son grand hymne christologique de sa lettre aux Philippiens : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père » (Ph. 2, 5-11).

Dieu se met à genoux comme pour nous supplier de nous laisser sauver par Lui. Il livre son corps et verse son sang pour nous, pour la multitude en rémission des péchés.

Mais le geste de Jésus a aussi une dimension morale. Il est une invitation au service. « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » Autrement dit, il nous rappelle le commandement de l’amour : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ».

Nous pourrions demander deux grandes grâces au Seigneur : celle d’aimer et celle de se laisser aimer. Celle de servir et celle de se laisser servir. Il se met à genoux devant nous. Le laisserons-nous nous combler de sa tendresse ? Il nous donne l’exemple du service. Emprunterons-nous un chemin d’humilité similaire au sien pour servir nos frères et se laisser servir ?

Amen

Nicolas Favart, vicaire dominical, paroisse St-Étienne


[1] Joseph Ratzinger (Benoît XVI), Jésus de Nazareth, De l’entrée à Jérusalem à la Résurrection, Éditions du Rocher, 2011, p.77.

Temps de prière du dimanche des rameaux

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Le fait que le Christ soit entré dans Jérusalem sur un âne et non pas à cheval comme les guerriers rappelle la simplicité et l’humilité avec laquelle le Christ est entré dans le monde et se propose d’entrer en nous sous l’humble signe du pain eucharistique. L’Eglise salue le Seigneur dans l’Eucharistie comme celui qui vient maintenant, celui qui est entré au milieu d’elle. Et, en même temps, elle le salue comme celui qui demeure toujours, celui qui vient et qui nous associe à sa « montée » vers la Croix et la Résurrection, vers la Jérusalem définitive.

Tous les gestes posés par le Christ au cours de chaque jour de cette semaine sainte, sont des gestes que le Christ peut poser aujourd’hui pour nous si nous acceptons de le laisser entrer en nous.

Les célébrations de la semaine sainte, tout comme les autres célébrations liturgiques, ne sont pas des reconstitutions historiques d’évènements lointains et révolus. Ce qui s’est passé à Jérusalem un jour du temps a eu lieu certes, « une fois pour toutes » mais cet évènement a une dimension d’éternité.       

On peut dire qu’il crève le temps et l’espace » et que nous le vivons au présent grâce aux célébrations liturgiques. Nous sommes rendus contemporains de ce que nous célébrons. Ce que Jésus a fait autrefois, il le fait aujourd’hui pour nous. Il entre dans notre Jérusalem, il se met à nos pieds pour les laver, il rompt le pain pour nous, il donne sa vie pour nous et il ressuscite pour nous, pour nous donner cette espérance en la vie plus forte que la mort.

En nous laissant conduire par la liturgie de l’Eglise au cours de la Semaine Sainte, nous serons appelés à faire nôtre 6 attitudes :

Louer

St Ignace de Loyola a écrit un livre intitulé : les Exercices Spirituels. Ce n’est pas un livre à lire mais à faire. C’est un guide pour celles et ceux qui sont formés pour aider d’autres à entrer dans une démarche de méditation durant une retraite spirituelle.

Ce livre commence par le texte qui a pour titre : Principe et fondement.

Et qui dit : L’homme est créé pour louer, révérer et servir Dieu notre Seigneur

La louange de l’homme pour Dieu est en fait une réponse à la louange de Dieu pour l’homme car quand Dieu en Genèse 1 dit devant l’humain (homme et femme) sorti de ses mains : « Ceci est très bon », quand il les bénit, c’est à dire dit du bien d’eux, il est le premier à louer.

Nous avons entendu la louange des gens dans le récit de l’entrée de Jésus à Jérusalem.

Cette louange s’exprime par des gestes :

Beaucoup étendent leurs manteaux sur le chemin, d’autres des feuillages coupés dans les champs.

La louange s’exprime également par cette acclamation : « Hosanna ! Hosanna au plus haut des cieux ! »

La louange adressée à Jésus s’exprime donc aussi bien par le geste que par le cri.

Et nous, dans notre vie de foi, quelle place donnons-nous à la prière de louange ? Comment louons-nous le Seigneur ?

La prière de louange n’est pas réservée aux charismatiques. Non, la prière de louange est une prière chrétienne pour nous tous ! Je me souviens à ce propos de cette interpellation du pape François : Tu es capable de crier de joie lorsque ton équipe marque un but et tu n’es pas capable de chanter les louanges au Seigneur ? De sortir un peu de ta contenance pour chanter ? Louer Dieu est totalement gratuit ! Nous ne demandons pas, nous ne le remercions pas : nous louons !

Texte de l’homélie

Homélie du dimanche des Rameaux inspirée d’une méditation de l’abbaye de Maredsous  dont nous reproduisons le texte :

(cf. http://www.maredsous.be/index.php?id=1257&L=0 )

Comment vivre la semaine sainte ?

Nous voici donc de nouveau au début d’une semaine sainte. Nous allons rappeler des moments pathétiques. Nous allons refaire le dernier parcours de Jésus. Nous allons mettre nos pas dans les siens, pas seulement pour visiter les lieux où il était, semant la bonne parole et faisant le bien autour de lui, mais pour vivre ces instants ultimes, dont Jésus sent bien qu’ils vont conduire jusqu’au bout la démarche qu’il a entreprise par amour du Père.

Comment éviter une simple reconstitution historique, artificielle ? Comment éviter de simplement se transporter en imagination, une vingtaine de siècles en arrière ? Les célébrations liturgiques doivent nous y aider. Sans doute n’est-ce pas inutile de nous souvenir du conseil que saint Paul donne aux Philippiens : ayez en vous les sentiments qui furent ceux du Christ Jésus. Il s’agit de nous laisser habiter par l’Esprit du Christ au moment où nous sommes invités à mettre nos pas dans les siens. Aborder ces étapes avec les dispositions qui ont été les siennes : aimer jusqu’au bout ; non pas ma volonté mais la tienne ; je remets mon âme entre tes mains ; je monte vers mon Père et votre Père.

Nous célébrerons, ce dimanche, l’accueil triomphal réservé lors de l’entrée à Jérusalem, avant de parcourir le récit de la Passion. Ceux qui mettaient leurs manteaux sous les pieds de Jésus devaient savoir qu’ils ne retrouveraient pas ce manteau, ou qu’ils le retrouveraient en piteux état. Ce qu’ils abandonnaient ainsi leur semblait peu de chose au regard de l’hommage qu’ils voulaient rendre à Jésus.

Voilà qui peut nous inspirer quelques questions au moment où nous voulons nous-mêmes nous joindre à la foule qui acclame Jésus. Quel manteau suis-je prêt à abandonner pour rendre hommage à Jésus ? de quelles branches suis-je prêt à me défaire pour joncher la route en signe d’acclamation ? En un mot, de quoi suis-je prêt à me défaire, même dans ce que j’ai de plus précieux, pour frayer un chemin d’honneur au Christ ? Nous lirons bientôt que Marie a répandu sur les pieds de Jésus du parfum de grande valeur, en pure gratuité, pour lui dire son attachement. Qu’avons-nous de précieux qui pourra dire notre amour gratuit ?

L’Évangile nous dit que tout cet enthousiasme suscite la question : quel est cet homme ? qui est-il pour qu’on lui fasse un tel accueil, une telle fête ? N’est-ce pas notre souhait à tous que notre façon de célébrer la semaine sainte suscite au moins la même question dans le monde d’aujourd’hui ? Quel est cet homme et qu’a-t-il fait pour que les chrétiens se mobilisent ainsi durant les jours de cette semaine sainte ? Quel est cet homme et qu’a-t-il fait pour que l’histoire de l’humanité en soit marquée de telle façon ? Quel est cet homme et qu’a-t-il fait pour qu’on parle de lui comme un sauveur ?

Susciter la question dans le monde d’aujourd’hui, mais peut-être d’abord et tout simplement dans notre cœur. Quel est cet homme pour que j’envisage de déployer mon manteau sous ses pieds ? Quel est cet homme pour que j’envisage de lui donner ma vie ?

 Quel est cet homme pour qu’il ait donné sa vie pour moi, pour tous les hommes, pour toute l’humanité ?

Temps de prière du 5ème dimanche de Carême

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Homélie du cinquième dimanche de Carême

Je veux voir Dieu !

« Nous voudrions voir Jésus. » Telle est la demande formulée par quelques Grecs, sympathisants du judaïsme, à Philippe, l’un des douze. Il est très probable, en passant, que le choix de Philippe comme intermédiaire tient au fait, comme son nom de consonance grecque l’indique et comme le suggère aussi son origine galiléenne, qu’il maîtrisait un tant soit peu la langue de Platon et d’Aristote. Cette demande et l’origine païenne de ceux qui la pose interpellent encore aujourd’hui. Elles convoquent notre foi à un double titre. D’abord, par la façon dont Dieu se donne à contempler. Dans la foi, comment pouvons-nous voir Jésus, ici et maintenant ? Ensuite, par l’universalisme du salut en Jésus Christ signifié par l’attirance des nations dites « païennes »  ou « grecques », selon le langage de l’antiquité, par le Christ et la Bonne Nouvelle.

Saint Irénée de Lyon écrivait au 2ème siècle : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant ; la gloire de l’homme, c’est la vision de Dieu ». Voir Dieu, se laisser remplir de bonheur par la vision de sa Beauté, telle est sans doute l’une des aspirations les plus profonde du cœur humain. Se laisser remplir par la Beauté inouïe d’un Dieu dont l’être est « Amour ».  Amour et Beauté se conjuguent, l’amour donnant de l’éclat à celui qui aime et suscitant la détente des traits de celui qui est aimé. Il me semble que nous pouvons voir la présence de Dieu dans la beauté : celle d’un paysage, d’une œuvre d’art mais aussi dans l’éclat divin du regard d’une personne qui aime. Le visage du Christ, discernable en tout être humain, en particulier dans ceux qui souffrent, est visible aussi dans la lumière qui se dégage d’un être humain qui donne, se donne, aime sincèrement, authentiquement. Il me semble déceler sur le visage d’une Mère Térésa ou encore un portait de saint Vincent de Paul, l’éclat de la beauté divine. Paradoxalement, le visage tuméfié du Christ en croix est profondément beau car il exprime jusqu’où va son amour pour chacun. Cet amour retentit d’une manière particulière lorsqu’il déclare : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. »

Jésus, dans l’Évangile de ce jour, dit explicitement : l’Heure est venue, le moment favorable où s’accomplit le salut est arrivé. Le grain de blé tombé en terre va mourir et donner beaucoup de fruit. La croix et la résurrection se profilent dans les paroles du Christ. L’intervention des Grecs signifie déjà que le salut en Jésus-Christ est pour tous, c’est-à-dire pour tous ceux qui sont disposés à l’accueillir. Il n’est pas réservé à une élite quelconque. Les bras de Dieu sont ouverts pour tous, aux dimensions de tous les peuples de la terre d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Seigneur, fais-nous grandir sur le chemin de l’amour et dispose les cœurs de tous à accueillir ton amour : que pas un ne se perde !

Amen

Nicolas Favart

Vicaire dominical à la paroisse Saint-Étienne

Braine l’Alleud

Temps de prière du 4ème dimanche de Carême

chers paroissiens et amis de la paroisse

Il est frappant de constater que là où la mort a frappé que ce soit suite à un accident, un attentat le premier réflexe chez beaucoup de personnes, quelles que soient d’ailleurs leurs convictions philosophiques ou religieuses, c’est d’apporter de la lumière sur le lieu même du drame.
Prenons le temps de contempler ce geste qui consiste à apporter de la lumière dans les lieux de ténèbres et demandons-nous chacun à qui au cours de cette semaine, je vais apporter de la lumière. Car si Jésus nous fait le don de la lumière c’est pour que, habités par cette lumière reçue, nous la portions à ceux qui en ont besoin.

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Texte de l’homélie

Il y a un mot qui revient souvent dans l’évangile c’est le mot lumière. La première chose que l’évangile nous dit de la lumière c’est qu’elle est venue dans le monde. A propos de la lumière qui est venue dans le monde, je me souviens d’un baptême célébré le jour de Noël et du geste posé lors de cette célébration. Je vous le montre.

Pour permettre au parrain d’allumer le cierge de son filleul à la flamme du Cierge pascal, j’ai pris le Cierge pascal pour le mettre à terre ce qui a permis au parrain d’allumer le cierge de baptême de son filleul.

C’est après avoir fait ce geste que je me suis dit au fond c’est cela Noël : c’est la lumière de Dieu qui, en Jésus, est venue jusqu’à nous pour s’offrir et se rendre accessible à notre humanité. Sans cette venue de Jésus en notre monde, la lumière de Dieu serait restée inaccessible.

Cette lumière de Dieu venue dans notre monde ne s’impose pas à nous mais elle nous met devant un choix : allons-nous venir à la lumière ou préférons-nous rester dans les ténèbres ?

L’évangile de ce dimanche qui nous parle de la lumière venue dans le monde nous prépare, comme chaque évangile du Carême, au renouvellement de notre baptême que nous ferons lors de la fête de Pâques. Le baptême est en effet le sacrement par lequel nous venons à la lumière. Dans l’antiquité chrétienne on appelait couramment le baptême « illumination » parce qu’il est lumière éclatante. C’est Clément d’Alexandrie qui, au III siècle, dit ceci :

« Le baptême est illumination, par laquelle nous contemplons la sainte lumière du salut, c’est-à-dire par laquelle nous pouvons voir Dieu… Purifiés par le baptême, nous courons vers la lumière éternelle comme des enfants vers leur père… »

Saint Augustin presse les catéchumènes de se hâter de courir au bain du baptême, s’ils cherchent la lumière.

Si lors de la veillée pascale ce ne sont pas seulement les nouveaux baptisés qui tiendront dans leurs mains un cierge allumé mais tous les baptisés c’est bien pour nous dire que ce don de la lumière qui nous est fait au baptême c’est un don à accueillir chaque jour.

Si le don de la lumière nous est fait au baptême ce n’est pas seulement pour que la lumière de la Résurrection, qui dissipe les ténèbres de la mort, puisse éclairer nos nuits mais c’est aussi pour que nous apportions la lumière dans l’obscurité de ce monde, et la chaleur là où il fait froid et là où menace l’insensibilité.

Il est frappant de constater que là où la mort a frappé que ce soit suite à un accident, un attentat le premier réflexe chez beaucoup de personnes, quelles que soient d’ailleurs leurs convictions philosophiques ou religieuses, c’est d’apporter de la lumière sur le lieu même du drame.

Prenons le temps de contempler ce geste qui consiste à apporter de la lumière dans les lieux de ténèbres et demandons-nous chacun à qui au cours de cette semaine, je vais apporter de la lumière. Car si nous sommes venus à la lumière en venant participer à l’eucharistie c’est pour que, habités par cette lumière reçue, nous la portions à ceux qui en ont besoin.