Daily Archives: 16 juillet 2020

Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

Jeudi 16 juillet : la prière – enseignement du matin

Vis le jour d’aujourd’hui
Auteur : Sœur Odette Prévost
Vis le jour d’aujourd’hui,
Dieu te le donne, il est à toi.
Vis le en Lui.

Le jour de demain est à Dieu
Il ne t’appartient pas.
Ne porte pas sur demain
le souci d’aujourd’hui.
Demain est à Dieu,
remets le lui.

Le moment présent est une frêle passerelle.
Si tu le charges des regrets d’hier,
de l’inquiétude de demain,
la passerelle cède
et tu perds pied.

Le passé ? Dieu le pardonne.
L’avenir ? Dieu le donne.
Vis le jour d’aujourd’hui
en communion avec Lui.

Et s’il y a lieu de t’inquiéter pour un être aimé,
regarde-le dans la lumière du Christ ressuscité.

Soeur Odette Prévost
petite soeur de Charles de Foucault
assassinée en Algérie le 10 novembre 1995

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C’est Paul VI qui dit : « Le monde moderne réclame des évangélisateurs qu’ils parlent aux hommes d’un Dieu qu’ils connaissent et fréquentent comme s’ils voyaient l’invisible. »

Et dans la même veine c’est Paul Guilluy qui dit : 

« Quiconque évangélise sans prier, un jour n’évangélisera plus. Ce n’est pas seulement qu’il oublie de recharger ses accus ; c’est qu’il s’enfonce dans l’hypocrisie. Comment pourra-t-il évoquer comme vivant celui qu’il croit présent dans le monde et à qui il ne s’adresse jamais ? Quiconque dit de Dieu « Lui » sans jamais lui dire « tu » est en train d’oublier les traits du visage de Dieu. Un jour Dieu ne sera plus qu’une idée et bientôt plus qu’un mot. On ne parle pas concrètement d’un Dieu qu’on n’écoute pas et à qui on ne parle jamais. Seule la prière rend notre foi authentique et concrète. Sans elle, les démarches actives elles-mêmes ne concrétiseront pas notre foi, ne témoigneront pas de Dieu. L’idée de Dieu sans dialogue avec lui ne se concrétise pas. Le « vécu de l’évangélisation ne comporte pas seulement le rapprochement des hommes, il implique le dialogue avec Dieu »

Origine de la prière

La prière n’a pas son origine ni son point de départ dans notre cœur. La vraie prière suit le mouvement inverse. La prière a son départ en Dieu, pour ensuite descendre et se déverser sur nous.

Dans une homélie de Noël, le pape Paul VI disait que prier, c’est se placer dans le cône de lumière qui émane du Christ ressuscité.

Prier, dit Saint Benoît, consiste à s’exposer à la lumière qui divinise, c’est être illuminé et métamorphosé par les rayons qui émanent du Christ transfiguré. 

Jésus transfiguré, c’est Jésus tout entier pénétré et imprégné de ce rayon lumineux qui, sans cesse, descend du Père et qui s’appelle la prière.  La prière est donc passive, elle consiste à s’exposer tout simplement à la lumière qui émane du Christ transfiguré. Dieu est lumière et l’homme est vitrail.

L’existence d’un vitrail n’a de sens que s’il est traversé par la lumière qui met en valeur toutes les couleurs, tous les charismes, que l’artiste divin a voulu mettre en lui. Traversé par la lumière, un vitrail devient lui aussi lumière ; traversé par la lumière du Christ, l’homme devient lumière, il est divinisé, christifié, déifié. Prier c’est être là et regarder, prier c’est s’exposer devant le Christ comme un vitrail afin d’être traversé par sa lumière.

Complémentarité entre la prière personnelle et la prière communautaire

Si, dans son enseignement sur la prière, Jésus parle également de la prière communautaire du Notre Père c’est pour souligner la complémentarité entre la prière personnelle et la prière communautaire. L’une ne va pas sans l’autre.

La prière communautaire nous donne les mots pour prier et la prière personnelle nous permet d’assimiler, de digérer tout ce qui nous est donné par l’Eglise dans la liturgie. Le mystère de la prière fonctionne donc comme le balancier d’une horloge.

Tout commence dans la prière liturgique communautaire et tout se termine dans la prière solitaire, le face à face avec Dieu. Tout ce qui est donné dans la prière liturgique avec les frères et les sœurs est destiné à être reçu et assimilé dans la prière du cœur et digéré dans la solitude, aux pieds du Seigneur, dans la chambre secrète de notre cœur. « Retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte et prie… » (Mt 5, 6) La chambre, l’endroit retiré de notre prière est le symbole de cet important seul à seul et face à face avec le Seigneur.

C’est important et capital car si la liturgie n’est pas assimilée dans la prière solitaire devant Dieu, elle ne sert pas à grand-chose. Il en va de même d’un repas. Celui-ci ne pourra nous restaurer, nous reconstituer que si nous le digérons autrement comme on dit, il nous restera sur l’estomac ce qui n’est pas agréable. La liturgie, elle aussi, n’est pas appelée à nous rester sur l’estomac.  Si nous ne prenons pas le temps d’assimiler ce que nous recevons dans la liturgie, petit à petit, le cœur devient superficiel, les célébrations elles-mêmes deviennent ennuyeuses.

Prier n’est pas le propre des moines et des moniales…ni même des chrétiens ! Mais la prière chrétienne a quelque chose de spécifique : elle garde présente dans le monde la prière même de Jésus, à sa manière, elle annonce Jésus.

C’est d’ailleurs pour témoigner d’une Eglise qui prie que les premiers cisterciens avaient été appelés en Algérie. Il s’en est fallu de peu pour le monastère de Tibhirine ferme. Les monastères cisterciens sont normalement situés là où la présence d’une communauté chrétienne permet de recruter sur place des religieux. Or au moment de l’indépendance, l’Algérie s’est vidée de sa population chrétienne. C’est ainsi que l’Abbé Général des Cisterciens de l’époque, Dom Gabriel Sortais avait décidé la fermeture de Tibhirine. Mais c’était sans compter sur l’archevêque visionnaire d’Alger, Mgr Duval pour qui l’Eglise a plus que jamais sa place en Algérie dans le respect dans la tradition spirituelle du pays, l’Islam. Il disait que pour vivre leur mission d’amitié et de solidarité avec le peuple algérien, les chrétiens ont besoin du soutien de communautés de contemplatifs. C’est ainsi que dans les couloirs du Concile à Rome, le Cardinal Duval proteste avec la plus grande vigueur auprès de Dom Sortais contre le décret de fermeture de Notre Dame de l’Atlas. Et le soir même, l’Abbé Général décède, victime d’une crise cardiaque. Mgr Duval dira plus tard avec humour : « J’ai tué l’Abbé Général des trappistes ». Les évènements ne sont pas liés bien sûr mais toujours est-il que Tibhirine est sauvé.

Cela dit, le monastère ne compte plus que 4 moines. En février 1964, Dom Jean de la Croix, le nouvel abbé d’Aiguebelle, le responsable direct de Tibhirine prend le bateau pour Alger et rend visite à l’abbé Carmona, curé de Bal el Oued. Celui-ci lui fait comprendre la grande déroute de l’Eglise d’Algérie qui doit se convertir d’une Eglise de masse à une Eglise de service avec une communauté réduite. L’abbé Carmona a cette parole très forte : « Si les moines s’en vont, moi je ne tiens pas le coup ». C’est alors que Dom Jean de la Croix comprend le rôle spirituel que doit remplir le monastère dans le nouveau contexte de l’Eglise algérienne. Décidé à sauver Notre Dame de l’Atlas, il se rend chez l’archevêque d’Alger qui lui réserve d’abord un accueil glacial. Mais lorsque Mgr Duval comprend l’intuition de l’Abbé d’Aiguebelle le ton change. 900.000 chrétiens qui partent d’un coup, c’est une apocalypse, mon Père, l’Eglise traverse une très grande crise. Vous me dites, les moines restent eh bien si les moines restent, l’Eglise continue à vivre lui dit Mgr Duval.

La lectio divina

Si la prière communautaire et personnelle est essentielle, la lecture priante des Ecritures (lectio divina) l’est aussi, ce qui fera dira aux moines de Tibhirine quand le pays était à feu et à sang : « Dans la nuit prendre le Livre, quand d’autres prennent les armes »

La prière tient une grande place dans la Bible. Il y a bien sûr les Psaumes qui sont encore la matière de notre prière. Il y a aussi ces prières qu’on trouve dans le livre de Samuel qui sont la manifestation d’une foi absolue dans le Dieu l’Alliance. La prière tient une très grande place dans le Nouveau Testament, dans les évangiles en particulier ; ils nous disent que Jésus a prié, ils nous rapportent quelques-unes de ses prières et son enseignement sur la prière, un enseignement qui sort évidemment de sa propre expérience : quand Jésus parle de la prière, c’est à partir de la sienne. Et parmi les évangélistes, Luc, plus que les autres, insiste sur la prière. Chez Luc, Jésus insiste particulièrement sur la constance dans la prière, la persévérance.

Voyons de plus près l’extrait de la parole de Dieu que je nous invite à prier dans le cadre de la lectio divina qui provient de l’évangile de Luc.

Ce qui a fait naître dans le cœur des disciples de Jésus le désir d’apprendre à prier c’est d’avoir vu Jésus prier.

A propos de « voir prier », Christian de Chergé se rappelle qu’enfant, sur le chemin du marché ou de l’église, il observait la population musulmane avec laquelle la famille de Chergé confinée dans le monde clos et protégé du mess des officiers (son père était général), n’a aucun contact. Christian est impressionné par la ferveur des hommes prosterné à même le trottoir toutes affaires cessantes à l’appel du muezzin. Il ne se lasse pas d’observer la foule qui se rassemble à la mosquée le vendredi. Ses frères en rient. Lui interroge sa mère : Qu’est-ce qu’ils font ? Ils font leur prière répond elle, il ne faut surtout pas se moquer. Eux aussi, adorent Dieu.

A propos de la prière du Notre Père enseignée par Jésus, Mgr Paul Desfarges, archevêque d’Alger, dans sa lettre pastorale de novembre 2018 intitulée « La béatification de nos frères et sœurs, une grâce pour notre Eglise », nous adresse cette interpellation :

En récitant le Notre Père, nous disons : Que ton Règne vienne, que ta Volonté soit faite…Désirons-nous vraiment que le Règne de Dieu, que la Volonté de Dieu soit faite dans nos vies et par nos vies ?

Le lien entre les demandes concernant la sanctification du nom de Dieu (Père que ton nom soit sanctifié) et la venue de son Règne (Que ton règne vienne) et celles qui suivent a été bien mis en lumière par le Cardinal Martini lorsqu’il dit qu’en demandant au Père le pain dont nous avons besoin pour chaque jour, le pardon de nos péchés et de ne pas entrer en tentation, nous à demandons à Dieu ce qui est nécessaire pour que son Règne vienne. Et de quoi avons-nous besoin pour que le Règne de Dieu vienne ?

1. Nous avons besoin, pour que son Règne vienne, de persévérer au jour le jour, grâce au pain quotidien.

2. Nous avons besoin d’une grande miséricorde et du pardon réciproque, de la capacité de nous accueillir mutuellement et du pardon que Dieu accorde à nos chutes continuelles et à nos insuffisances dans la réalisation de son Royaume.

3. Nous avons besoin du soutien de Dieu pour ne pas céder à la tentation au moment de l’épreuve et quand nous constatons que le Royaume de Dieu décline autour de nous.

A propos du pardon réciproque, avant d’être enlevés puis séquestrés par des membres du GIA dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, les moines de Tibhirine avaient eux-mêmes été directement confrontés à la menace directe des islamistes. Dans la soirée du 24 décembre 1993, vers 19h15, alors même qu’ils s’apprêtent à fêter Noël, les moines reçoivent la « visite » d’un groupe de six hommes armés. Pendant que trois hommes restent à l’extérieur, trois autres font irruption à l’hôtellerie et demandent à voir le responsable du lieu. Christian de Chergé, le supérieur du monastère, arrive et se trouve face à face avec le chef du groupe. Il refusera de satisfaire à ses exigences, car il n’entend pas céder à la menace. Finalement, les six hommes quittent les lieux sans commettre la moindre violence.

Le frère de Christian raconte ainsi cette incursion :

C’était par un crépuscule d’hiver, dans un climat de violence, le pays était partagé entre les frères de la montagne – les islamistes, particulièrement le GIA -, et les frères de la plaine – l’armée régulière algérienne. A la tête d’un commando, le chef islamiste Sayah Attia était venu cogner à la porte du monastère, demandant à parler au « pape » du lieu. Il avait du sang sur les mains : quelques jours auparavant, à quatre kilomètres à vol d’oiseau de Tibhirine, il avait égorgé douze Croates chrétiens.

Il prétendait soumettre les moines à un certain nombre d’exigences. Christian expliqua d’emblée que le monastère était un lieu de paix et que nul n’y entrerait en armes. Le chef du commando choisit de parlementer à l’extérieur. Sur un ton menaçant, il réclama l’envoi du médecin, le frère Luc, dans les montagnes afin de soigner ses combattants. Il exigea un certain nombre d’autres avantages, particulièrement de l’argent. Christian refusa tout : l’argent bien sûr, car le monastère était pauvre mais surtout parce qu’il ne saurait financer des armes. Quant au médecin, pas question.

Les combattants seraient soignés au monastère, au nom de la charité et de la fraternité que l’on doit à tout être humain. Le « non » déterminé et doux opposé chaque fois à Sayah Attia a énervé ce dernier. Il s’exclame soudain : « Tu n’as pas le choix ! » Christian répond : « Si, j’ai le choix. » Celui de sacrifier sa vie. Sayah Attia en est impressionné. Il avertit : « Nous reviendrons ! »       Christian : « Ce soir, nous allons fêter Noël. C’est la naissance du prince de la paix… » Jésus est l’un des prophètes des musulmans. Le chef du commando recule : « Excuse-moi. Je ne savais pas. » Il ne reviendra jamais. Blessé dans un combat avec l’armée algérienne, il agonisera dans des souffrances terribles durant une dizaine de jours, sans faire appeler le médecin, dans les montagnes. Et Christian, essayant d’imaginer l’arrivée de Sayah Attia au paradis, plaidait les circonstances atténuantes, disant : « Je demande à Dieu de lui pardonner. »

Cette fois-là, le visage et les mains désarmés de Christian de Chergé ont désarmé ses visiteurs armés. « Expérience vécue, dira-t-il plus tard, qu’en se présentant les mains nues au meurtrier surarmé, il est possible de le désarmer… non seulement en lui donnant de voir de près ce visage d’un frère en humanité qu’il menaçait de mort, mais aussi en lui laissant sa meilleure chance de révéler quelque chose de son propre visage caché « dans les profondeurs de Dieu »

Christian avoue que, ce jour-là, il a eu le sentiment de frôler la mort.  Mais après le départ de leurs visiteurs, les moines doivent continuer à vivre : « Nous avons continué en nous disant : on tient encore aujourd’hui, et puis demain, et puis après-demain…  Il a fallu nous laisser désarmer et renoncer à cette attitude de violence qui aurait été de réagir à une provocation par un durcissement. » Christian se souvient alors du commandement de Jésus : « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » et il se demande quelle prière il peut faire pour le responsable du groupe armé dont la menace continue à peser sur lui et ses frères : « Je ne peux pas demander au bon Dieu : « Tue-le »… Pas possible ! Alors ma prière est venue : « Désarme-le, désarme-les. » Ça, j’ai le droit de le demander. Et puis après, je me suis dit : « Est-ce que j’ai le droit de demander : « Désarme-le. », si je ne commence pas par dire : « Désarme-moi et désarme-nous en communauté. » Et, en fait, oui, c’est ma prière quotidienne, je vous la confie tout simplement ; tous les soirs, je dis : « Désarme-moi, désarme-nous, désarme-les. »

Par cette prière, Christian définit l’exigence évangélique de désarmement qui se trouve au cœur même de la spiritualité chrétienne. En formulant cette exigence, Christian ne radicalise pas l’Évangile, mais il exprime le radicalisme même de l’Évangile. A travers cette spiritualité du désarmement, qui n’est autre que la spiritualité de la non-violence, Christian donne de Dieu ce témoignage essentiel : Le Dieu de l’Évangile est un Dieu désarmé qui invite l’homme à se désarmer pour pouvoir désarmer l’autre homme.

Mais il ne faut pas s’y tromper, cette volonté de désarmement ne signifie nullement la résignation de la volonté. Il ne s’agit pas de ne pas résister au méchant et de se soumettre passivement à sa violence. A cet égard, force est de reconnaître que la traduction de la Bible qui fait dire à Jésus dans l’Évangile de Matthieu (5, 39) qu’il ne faut pas résister au méchant est particulièrement malheureuse. Le véritable sens de la parole de Jésus ne peut faire aucun doute ; elle signifie :« Ne résistez pas au mal en imitant le méchant. »  Léon Tolstoï traduisait toujours ainsi la maxime évangélique : « Ne résistez pas au méchant par la violence. » « Tous les arguments qu’on oppose à la non-résistance au mal, souligne l’écrivain russe, viennent de ce qu’au lieu de comprendre qu’il est dit : « Ne t’oppose pas au mal ou à la violence par le mal ou la violence », on comprend : « Ne t’oppose pas au mal », c’est-à-dire sois indifférent au mal, alors que le commandement de non-résistance au mal est donné comme le moyen le plus efficace de lutter contre lui. Il est dit : « Vous êtes habitués à lutter contre le mal par la violence et par la vengeance, c’est un mauvais moyen, le meilleur moyen n’est pas la vengeance mais la bonté. »

Ainsi la volonté de désarmement s’enracine-t-elle dans la volonté de résister avec la plus grande détermination à la violence, à sa logique, à son engrenage, à sa fatalité. Il ne s’agit pas de briser le ressort de la volonté, mais au contraire de le tendre à l’extrême afin de résister à l’emprise de la violence. C’est parce que la contre-violence fait elle-même partie du système de la violence, qu’elle est inefficace pour lutter contre lui. C’est pour cette raison que seule la non-violence permet de lutter efficacement contre ce système.

Christian situe explicitement le christianisme dans le dynamisme de la non-violence : « Dans la Passion de Jésus, affirme-t-il, il faut bien reconnaître le témoignage, le « martyre » de la non-violence. » Ainsi, l’une des questions théologiques les plus fondamentales revient en définitive à une question d’orthographe : comment écrivons-nous le « Dieu dézarmé ». Trop souvent les religions ont écrit le « dieu des armées » avec une faute d’orthographe, c’est-à-dire en trois mots. Le vrai Dieu ne peut être que le « Dieu désarmé » en deux mots. Jésus a désarmé Dieu – plus exactement, il a désarmé les images que l’homme s’est faites de Dieu en l’imaginant à sa propre ressemblance.

Jésus a désarmé tous les dieux des armées. Il a renversé les dieux tout-puissants de leur trône et il a témoigné de l’humilité de Dieu, de sa discrétion, de sa courtoisie, de sa non-violence.