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Temps de prière du dimanche de la sainte Trinité

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Texte de l’homélie

Homélie dimanche de la Sainte Trinité

Il y a deux chemins : celui de la suspicion et celui de la confiance, celui de l’esclave et celui du fils, celui d’Adam et celui du Christ. Il y a en nous deux réalités : l’ivraie et le bon grain, celle de notre condition humaine marquée par le péché et celle de notre condition humaine déjà participante de la vie divine, celle d’Adam et celle du Christ. Adam a désobéi, il a eu peur et s’est laissé entrainé dans les méandres du soupçon : il a perdu sa liberté de fils. Jésus-Christ a obéi à son Père, il a fait confiance jusqu’au bout et nous invite, avec lui, a appelé Dieu « Abba » comme des fils et des filles qui ont foi dans la bonté divine. C’est le sens de cet extrait de la lettre aux Romains que nous venons d’entendre : dans l’Esprit Saint, avec et dans le Christ, nous crions : « Abba », Père ! Dieu n’est pas un maître omnipotent et nous ses esclaves. Il est Père et veut notre bonheur.

L’être humain est fait pour le bonheur. L’accomplissement parfait du bonheur, auquel nous participons déjà en germe depuis le jour de notre baptême, se vivra dans le brasier lumineux du cœur de la Sainte Trinité. Car tel est notre destinée, si nous acquiesçons au salut offert par Dieu : vivre pour l’éternité au cœur de la Trinité, autrement dit dans la joie sans fin du Ciel où il n’y a plus ni deuil, ni gémissement, ni douleur, mais la joie et la paix pour les siècles sans fin.

Nous fêtons aujourd’hui la solennité de la sainte Trinité. Dans l’Évangile que nous venons d’entendre, le Christ envoie ses apôtres avec pour mission de faire des disciples de toutes les nations en les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, autrement dit en les « plongeant » dans la Sainte Trinité, en les faisant participant de la vie même de Dieu.

Quel mystère que celui de la Trinité. On raconte que Saint Augustin (IV-V siècle), évêque d’Hippone, en Afrique du Nord, se promenait un jour au bord de la mer, absorbé par une profonde réflexion : il cherchait à comprendre le mystère de la Sainte Trinité. Il aperçoit tout à coup un jeune enfant fort occupé, allant et venant sans cesse du rivage à la mer : cet enfant avait creusé dans le sable un petit bassin et allait chercher de l’eau avec un coquillage pour la verser dans son trou. Le manège de cet enfant intrigue l’évêque qui lui demande :

 « –  Que fais-tu là ?

– Je veux mettre toute l’eau de la mer dans mon trou.

– Mais, mon petit, ce n’est pas possible ! reprend Augustin. La mer est si grande, et ton bassin est si petit !

C’est vrai, dit l’enfant. Mais j’aurai pourtant mis toute l’eau de la mer dans mon trou avant que vous n’ayez compris le mystère de la Sainte Trinité ».

  Sur ces paroles, l’enfant disparait. Augustin réalise alors que c’est un ange qui a pris cette forme pour lui faire comprendre qu’il y a des mystères, c’est-à-dire des vérités divines, que l’esprit limité de l’homme ne pourra jamais arriver à comprendre dans leur totalité.

Osons cependant nous frotter à ce mystère. S’il est vrai que trois fois un fait trois, en Dieu l’addition des trois personnes que sont le Père, le Fils et l’Esprit Saint ont pour résultat un seul Dieu. La meilleure définition de Dieu nous est fournie par saint Jean : « Dieu est amour ». Or, le véritable amour ne peut être narcissique, égoïste : il est nécessairement, par essence, tourné vers l’autre (ce qui n’exclut pas, en passant, que l’être humain aie une juste estime de soi). Par conséquent, si Dieu est amour, il faut qu’il soit en lui-même plusieurs. Dieu est en lui-même « famille » : trois personnes qui s’aiment éternellement. Le Père donne tout au Fils qui, en retour se donne entièrement au Père, et de cette circulation d’amour, jaillit l’Esprit Saint, ce souffle d’amour dont la présence nous a été promise par le Christ et dont nous avons célébré l’effusion le jour la Pentecôte.

Le Père, que nous pouvons appeler « Abba », c’est-à dire « papa », nous aime tant qu’il nous a envoyé son Fils pour nous sauver. Celui-ci, afin de ne pas nous laisser seuls, nous a envoyé d’auprès du Père le Saint-Esprit. Bref, nous ne sommes pas seuls : Dieu nous est proche. Ce brasier de vie, de lumière et d’amour que constitue la sainte Trinité, nous sommes promis à y reposer pour l’éternité si nous accueillons librement le salut offert en Jésus-Christ. Oserons-nous faire confiance comme des fils, des filles, à leur Père ? Laisserons nous triompher en nous la foi au Christ plutôt que le soupçon qui a affecté Adam et embrumé de tristesse l’humanité ? Laisserons-nous triompher la joie qui vient de Dieu ? Seigneur, dispose nos cœurs à te faire confiance sur les chemins de nos vies.

Amen.

Nicolas Favart

Temps de prière du 7ème dimanche de Pâques

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Texte de l’homélie

Dans sa prière que nous venons d’entendre, Jésus parle d’un don. Un don qu’il a reçu de Dieu et qu’il a transmis à ses disciples et qu’il nous transmet à nous qui sommes ses disciples d’aujourd’hui. 

Ce don nous est fait lors de chaque eucharistie et ce don nous pouvons aussi l’accueillir chaque jour. C’est le don de la Parole de Dieu : je leur ai donné ta parole.

Jésus nous donne la Parole de Dieu. La parole de Dieu, Jésus ne nous la donne pas uniquement en la transmettant oralement. La Parole de Dieu, Jésus nous la donne en l’accomplissant c’est-à-dire en la mettant en pratique et se faisant en lui donnant chair, vie, consistance au point qu’on peut dire de lui qu’Il est Parole de Dieu.

Rappelons ce que dit Jésus juste après la lecture d’un extrait du livre d’Isaïe dans lequel il est dit « Le Seigneur m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres ». Jésus dit : cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit autrement dit cette Parole de l’Ecriture je la mets dès aujourd’hui en pratique. C’est de cette manière que Jésus nous donne la Parole de Dieu : en la mettant en pratique.

Toujours à propos de la Parole, j’aime beaucoup l’image qu’utilise le prophète Isaïe lorsqu’il dit que la Parole de Dieu est semblable à une pluie bienfaisante qui vient du ciel et qui vient arroser la terre, qui vient féconder la terre et lui permet de porter du fruit. Cette terre sur laquelle la pluie bienfaisante peut venir faire pousser toute sorte de fruit, c’est bien sûr pour nous l’image de notre propre cœur.

Ce don qu’est la Parole de Dieu a 3 caractéristiques majeures :

1. Première caractéristique majeure de la Parole de Dieu : elle a un contenu. Elle nous donne un enseignement. C’est la raison pour laquelle la Bible est un livre si important, si volumineux. Ce qui est en jeux ce n’est pas tellement la quantité de textes mais c’est la qualité de cet enseignement. Un enseignement nouveau, un enseignement qui veut nous faire entrer dans une logique qui n’est pas tout à fait la logique des hommes mais qui est la logique du cœur de Dieu, un enseignement qui est une révélation du cœur du Seigneur, de sa manière de réagir.

Nous trouvons cela tout au long de l’Ecriture, que ce soient par les prophètes de l’Ancien Testament qui révèlent le cœur riche en miséricorde du Seigneur, que ce soit un grand texte comme le discours sur la montagne et cet enseignement des béatitudes, que ce soit l’enseignement en paraboles, tout cela nous invite à entrer dans une logique nouvelle qui est celle du Royaume de Dieu.

2. Deuxième caractéristique de la Parole de Dieu : elle a également une puissance : puissance de vie, de bénédiction. Nous le voyons partout dans l’Ecriture. La Parole est créatrice : Dieu dit : « Que la lumière soit » et la lumière fut. La parole est capable de mettre en route le vieux patriarche Abraham, la Parole de Dieu dans la personne de Jésus et de son ministère est capable de ressusciter les morts, de chasser les démons, de faire marcher les infirmes, de rendre la vue aux aveugles.

Outre la comparaison entre la Parole et la pluie bienfaisante qui féconde le sol et lui permet de porter son fruit, la parole de Dieu est également comparée dans la Bible à ce grain qu’un semeur sème dans son champ et qui porte du fruit au centuple. Toute l’Ecriture témoigne de cette puissance de la Parole.

Lorsque l’on dit que la parole de Dieu a une puissance, il faut bien préciser                                                             qu’il s’agit d’une puissance de vie, d’une puissance de bénédiction, d’une parole qui, en se faisant promesse, est capable d’ouvrir un avenir, de tracer un chemin, de susciter une espérance, une parole capable de tout renouveler.

Cette puissance de la Parole de Dieu est de l’ordre d’une fécondité et non pas d’une simple efficacité technique. Là où nous aimerions attendre un résultat immédiat, la parole de Dieu fonctionne, au contraire, dans le temps de la lente germination pour porter son fruit dans les cœurs et dans nos vies.

La Parole de Dieu a donc un contenu, une puissance et la 3Ième caractéristique de la Parole de Dieu c’est qu’elle est la Parole de quelqu’un qui est présent, d’un Dieu qui est présent.

C’est la Parole d’un Dieu est présent, qui veut nouer avec nous une relation de communion. Dieu est présent aux trois sens du mot présent en français :

Il est présent au présent c’est à dire maintenant pas seulement au passé lorsque nous en avons déjà fait l’expérience autrefois, pas seulement plus tard après notre mort, il est celui qui est présent ici, là où nous sommes maintenant.

Il est présent comme un cadeau, comme un présent.

C’est l’expérience que firent les disciples d’Emmaüs lorsqu’ils se firent rejoindre par Jésus dans le présent de leur vie et dont ils témoignent en disant « notre cœur n’était-il pas tout brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Ecritures ? »

Si Dieu lui-même est présent, s’il nous rejoint dans le présent de notre vie, ce n’est pas seulement pour que nous nous réjouissions de sa présence mais c’est également pour nous apprenions de lui à rejoindre les autres dans le présent de leur vie.

Je pense icià celles et ceux qui rejoignent des parents demandant le baptême de leur enfant, à celles et ceux qui rejoignent des familles endeuillées ou précarisées. Je pense aussi à celles et ceux qui rejoignent les personnes âgées dans leur solitude, les malades dans leur souffrance, les jeunes dans leur questionnement, les fiancés dans la préparation de leur mariage…et qui en les rejoignant cheminent avec eux leurs questionnements et dans l’écoute de la Parole de Dieu.

Oui, ce don qu’est la Parole de Dieu a un contenu c’est-à-dire un enseignement, elle a une puissance de vie et elle nous met en présence de Dieu et des autres.

Comment pouvons-nous concrètement accueillir ce don de la Parole de Dieu que Jésus nous transmet ?

L’accueil de ce don qu’est la Parole de Dieu peut se vivre en 4 étapes :

1. L’écoute : écouter la Parole de Dieu paisiblement ou la lire paisiblement en soulignant les mots qui ont retenu notre attention.

2. La méditation : c’est s’interroger sur sa signification. (Elle se demandait ce que signifiait cette salutation) Nous aussi, après avoir entendu ou lu un extrait de la Parole de Dieu, il est bon de s’interroger sur la signification de ce que nous avons entendu. Qu’est-ce que le Seigneur me dit à moi personnellement à travers cette parole ? A quoi m’invite-t-il ?

3. Ma réponse à cette Parole. Cela consiste tout simplement à répondre au Seigneur avec mes mots. Nous avons quelques exemples de réponses à la parole du Seigneur dans l’évangile. Je pense à la réponse des disciples d’Emmaüs : reste avec nous Seigneur Jésus. Nous pouvons aussi penser à la réponde de Marie : Comment cela va-t-il se faire ? ou encore à celle de Bartimée : Seigneur que je voie

Nous aussi, nous sommes appelés à répondre au don que le Seigneur nous fait de sa Parole avec nos mots à nous, avec notre parole en réponde à la sienne.  Lors de la messe, nous répondons à la Parole de Dieu de deux façons : par la profession de notre foi et par la prière universelle.

4. La garder dans mon cœur comme Marie qui gardait tous ces évènements et les méditait dans son cœur. Il est important de garder des paroles de Dieu  dans notre cœur car cela nous permettra de réécouter certaines d’entre elles qui peuvent nous éclairer, nous encourager à l’un ou l’autre moment de notre vie.

Pour ne vous donner qu’un exemple une parole de Jésus que je réécoute sachant que je suis appelé à vivre un passage d’une paroisse à une autre c’est : « passons sur l’autre vie ». Cette parole de Jésus me donne la conviction que Jésus est avec nous dans tous les passages de notre vie.

Merci Seigneur Jésus de nous avoir transmis, à nous qui sommes tes disciples d’aujourd’hui, le don que Dieu nous fait de sa Parole. Tu nous donnes la Parole de Dieu comme le semeur de l’évangile, en la semant partout sur tous les terrains avec générosité. Tu attends de nous que nous nous ouvrions à ce don afin que cette Parole puisse porter du fruit en nous, un fruit qui demeure. Amen.

Temps de prière de l’Ascension du Seigneur

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Texte de l’homélie

Récemment lors de funérailles célébrées dans notre église paroissiale, la défunte avait demandé, avant sa mort, qu’on écoute à ses funérailles la chanson de Florent Pagny « Apprendre à aimer » En écoutant les dernières paroles de cette chanson : apprendre à aimer et s’en aller, et s’en aller, et s’en aller, je me suis dit n’est-ce pas ce que Jésus a fait : nous apprendre à aimer et s’en aller.

Apprenez-de moi nous, dit Jésus dans l’évangile, que je suis doux et humble de cœur. En nous disant dimanche dernier comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimé et en nous invitant à nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés, Jésus nous dit que le but de sa venue sur terre c’est de nous apprendre à aimer comme Dieu nous aime c’est-à-dire d’un amour gratuit, d’un amour qui ne se monnaye pas et qui n’est pas la contrepartie de nos efforts.

Pendant les 40 jours qui ont suivi sa résurrection d’entre les morts, Jésus nous a également appris à le reconnaître dans sa condition nouvelle de ressuscité à travers des signes qu’il nous donne de sa présence. Parmi ces signes qui nous permettent de reconnaître Jésus ressuscité et qui nous sont toujours donnés aujourd’hui, il y a : la fraction du pain, l’appel de son nom, le rassemblement des disciples le premier jour de la semaine, la fécondité de l’apostolat pour ne citer que ces signes-là.

Toujours dans cette chanson de Florent Pagny nous entendons juste après apprendre à aimer et s’en aller, et s’en aller et s’en aller…

Est-ce compatible d’apprendre à aimer et de s’en aller…N’est-ce pas contradictoire ?               

S’il est des départs qui sont des abandons comme celui du mercenaire qui, lorsqu’il voit le loup, laisse ses brebis à leur triste sort, il y a aussi des départs qui sont signes d’une confiance donnée et qui font grandir dans la foi, l’espérance et l’amour ceux que l’on quitte.

C’est le cas de l’Ascension de Jésus. L’ascension de Jésus est certes un départ, le départ de Jésus pour la maison de Père mais le but de ce départ de Jésus n’est pas de nous abandonner ni de nous livrer à notre propre sort mais c’est un départ dont le but est de nous faire confiance et de nous faire grandir dans la foi.

Pensons à une personne nous confie une tâche, si cette personne reste constamment à nos côtés, je pense que nous nous demanderions bien vite si celle-ci nous fait réellement confiance. Par contre, si après nous avoir confié une tâche, la personne s’en va et nous laisse, nous nous sentons investis d’une confiance totale et notre désir est d’honorer cette confiance qui nous est faite.

Avant de retourner auprès du Père, Jésus nous confie la mission qu’il a lui-même reçue du Père. Après nous avoir appris à aimer, il nous confie cette mission d’aimer comme il nous a aimés et puis, il se retire car il a confiance en nous, il nous fait confiance…

Outre la confiance, il y a encore un autre aspect de la relation entre Jésus et nous que révèle l’Ascension c’est la liberté. Cet aspect est fort bien souligné par Éric-Emmanuel Schmitt dans son livre « La nuit de feu » lorsqu’il dit ceci :

Je crois que Jésus a effectivement vaincu la mort, qu’il est apparu pendant un certain temps -assez court- à quelques disciples et qu’ensuite il s’est retiré, comme la mer, pour donner à chacun de nous un espace chargé de liberté. La liberté de croire ou de ne pas croire en Lui. On pose, ajoute-t-il, beaucoup de question à propos de la Résurrection et beaucoup moins à propos de la disparition de Jésus subséquente à la Résurrection. Jésus aurait pu, en effet, une fois ressuscité, demeurer parmi les hommes, pour prouver son existence d’une manière magistrale et définitive. Mais non, il fait le choix de ne pas s’imposer à notre regard ; il nous laisse face à l’invisible. En agissant ainsi, Jésus nous montre son infini respect. Le christianisme est une religion basée sur la confiance, sur la foi en un Dieu qui lors de son départ, insiste sur le mode mystérieux de la continuité de sa présence en chacun de nous.

Oui l’Ascension de Jésus n’est pas un abandon de sa part mais depuis son ascension, Jésus nous est encore plus proche tout en nous laissant un espace de liberté. Sa présence auprès du Père, lui permet désormais une plus grande proximité car celle-ci n’est plus limitée à la contingence d’un lieu bien précis. Mais tout en étant une présence sans limites, la présence de Jésus est discrète, à la mesure de son amour qui ne s’impose pas, ne s’impose jamais. Jésus est là, discret, il attend.

Pour cette raison, il ne s’agit pas d’une présence ordinaire. C’est une présence qui demande des yeux qui regardent avec foi, ou mieux encore, qui demande un cœur ouvert, accueillant pour être perçue. Cela exige que nous osions abandonner des formes habituelles de présence pour en découvrir d’autres.

Les récits des apparitions de Jésus Ressuscité l’expriment de diverses manières : Jésus est tantôt un étranger sur notre chemin, un jardinier, un homme sur le rivage au matin, une présence paisible, presque quotidienne, d’aucune manière spectaculaire. Mais, tout à coup, à la fraction du pain, à l’appel de notre nom, il est là, il est vivant !

Le Seigneur se présente à celui qui le désire. Il veut que nous le choisissions ; il veut devenir une nécessité pour nous. Il est présent quand il y a place pour sa présence.

Il est alors le Compagnon dans notre vie et dans notre vie commune.
Le laissons-nous être notre compagnon, celui qui fait route avec nous ?

Temps de prière du 6ème Dimanche de Pâques

Chers paroissiens et amis de la paroisse,

Vous trouverez ci-dessous le lien pour vous inscrire aux messes de l’Ascension de ce jeudi 13 mai (9h-10h-11h-17h-18h) https://doodle.com/poll/fkdsey9ak7tnpksm?utm_source=poll&utm_medium=link

Ce lundi 10 mai à l’issue de la messe de 9h00 célébrée dans notre paroisse, Gérard, un jeune de notre diocèse part en pèlerinage à pieds jusqu’au sanctuaire d’Ars pour se confier à la prière de Saint Jean-Marie Vianney, le saint curé d’Ars. Il priera à toutes les intentions qui lui seront confiées. Si vous souhaitez lui en confier vous pouvez me les envoyer par mail (alaindemaere@gmail.com) et je le lui remettrai ce lundi. Confions également Gérard au Seigneur dans notre prière.

En vous souhaitant un bon dimanche,

Alain, votre curé.

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Temps de prière du 5ème dimanche de Pâques

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Texte de l’homélie

L’évangile de ce dimanche nous offre, comme chaque évangile, une bonne nouvelle : la bonne nouvelle d’une prière exaucée.

Et quelle est cette prière exaucée c’est-à-dire écoutée par Dieu ? 

C’est une supplication à Dieu pour son peuple, un peuple décrit sous l’image d’une vigne. Et voici cette supplication adressée à Dieu dans cette prière du psaume 79 :

« Du haut des cieux, regarde et vois : visite cette vigne, protège-la »

Ce qui a fait naître cette supplication dans le cœur du psalmiste c’est le piteux état dans lequel se trouve la vigne c’est-à-dire le peuple de Dieu, l’humanité toute entière. Un peuple, une humanité que le psalmiste décrit dans sa prière sous l’image d’une vigne dévastée. Toujours dans sa prière, il n’hésite pas à questionner Dieu sur le pourquoi d’une telle souffrance !

« Pourquoi as-tu percé sa clôture ? Tous les passant y grapillent en chemin ; le sanglier des forêts la ravage et les bêtes des champs la broutent. La voici détruite, incendiée… »

Et quelle est la réponse de Dieu à ce cri de souffrance ?

Sa réponse, nous l’avons entendue dans l’évangile de ce dimanche. La réponse de Dieu à ce cri de souffrance c’est : Je suis la vraie vigne.

En nous disant « je suis la vraie vigne », Dieu, en Jésus, nous dit qu’il a rejoint la vigne que nous sommes au point de devenir lui-même la vigne et de s’identifier ainsi pour toujours à la vigne. Dieu, en Jésus, s’est laissé planter dans la terre. Il est entré dans la vigne. C’est précisément parce que Dieu, en Jésus, a rejoint la vigne au point de dire je suis la vraie vigne qu’il peut sauver cette vigne et nous montrer ce qu’est une vraie vigne c’est-à-dire toute la beauté de notre condition humaine. C’est parce que Dieu s’est fait homme en Jésus qu’Il peut nous montrer ce qu’est la vraie humanité.

Ces paroles de Jésus « Je suis la vraie vigne » rejoignent celle du credo qui dit à propos de Jésus : pour nous les hommes (autrement dit pour la vigne que nous sommes) et pour notre salut il descendit du ciel (autrement dit il a rejoint la vigne)

C’est précisément parce que Jésus a rejoint la vigne abîmée décrite dans la prière du psaume qu’il peut dire je suis la vraie vigne que la vigne ne pourra plus jamais être arrachée, elle ne pourra plus jamais être livrée à l’abandon et au pillage. Elle appartient définitivement à Dieu.

Par le Fils, Dieu lui-même vit en elle. La promesse est irrévocable, l’unité entre Dieu et l’humanité est devenue indestructible comme l’exprime si bien cet extrait d’une prière eucharistique qui dit à Dieu : « Tu as noué entre l’humanité et toi, par ton fils Jésus, un lien si fort que rien ne pourra le détruire »

En disant « je suis la vigne », Jésus nous dit qu’il continue de cette façon à ne faire qu’un avec les siens, avec tous les enfants de Dieu dispersés qu’il est venu rassembler. La vigne signifie désormais l’union indissoluble de Jésus avec les siens qui, par lui et avec lui, sont tous de la vigne et dont la vocation consiste à « demeurer » dans la vigne.                        

La bonne nouvelle que Jésus nous révèle dans l’évangile de ce dimanche lorsqu’il nous dit je suis la vraie vigne : c’est qu’il est inséparable des siens. Dans l’incarnation, Dieu s’est lié lui-même à chacun de nous.

Une autre bonne nouvelle contenue dans l’évangile de ce dimanche c’est que nous pouvons tous, si nous le désirons nous unir à cette vraie vigne qu’est Jésus. Et dans l’évangile de ce dimanche, Jésus nous dit comment nous pouvons vivre de cette bonne nouvelle, comment nous pouvons répondre à cette union que Jésus nous offre entre lui et nous : en demeurant en lui comme lui demeure en son Père et en entretenant cette union.

Ce verbe demeurer revient 8 fois dans l’évangile de ce dimanche (8 c’est le nombre symbolique de la résurrection) et 12 fois au total dans le chapitre 15 de l’évangile de Jean (12 c’est le nombre symbolique de l’Eglise).

Cela veut dire que demeurer est une caractéristique pascale et ecclésiale.  C’est parce que le Christ a vaincu la mort que nous pouvons demeurer attachés à lui pour porter du fruit et c’est parce que sa résurrection est pour tous, que le fait de s’attacher à lui nous relie à nos frères et sœurs, les autres sarments de la vigne.

A la lumière de cette invitation de Jésus à demeurer en lui, je ne serai plus du tout froissé si vous me dites que je suis « demeuré » pour autant bien sûr qu’il s’agisse d’être demeuré en Jésus. Les chrétiens sont donc tous appelés à être des demeurés…en Jésus.

Il y a plusieurs moyens de demeurer en Jésus en s’imprégnant de sa parole au point qu’elle prenne chair en nous en inspirant nos choix, nos façons de voir, nos réactions. « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples » nous dit Jésus (Jn 8, 31) N’espérons pas demeurer en sa parole sans la fréquenter assidûment, avec ténacité, avec obstination. Rappelons-nous cette parole de Saint Jérôme : « Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ »

Pour que cette union entre le Christ et nous perdure et qu’elle porte du fruit, il faut l’entretenir, la purifier, l’émonder de tout ce qui fait obstacle à cette union et peut lui nuire.

De notre union à Jésus, Dieu attend des fruits. Dieu espère de nous des fruits. Dieu ne se contente pas d’attendre de nous des fruits de notre union avec Jésus mais Dieu s’investit pour rendre notre union à Jésus fructueuse. Il s’agit pour nous d’accepter simplement que Dieu entretienne notre union à Jésus. Les gestes du vigneron évoquent les gestes que Dieu pose pour nous dans les sacrements et qui ont pour but de nous aider à demeurer en Jésus.

Le baptême est le sacrement qui nous branche à cette vraie vigne qu’est Jésus permettant ainsi à notre humanité de retrouver sa splendeur première.

Le sacrement de l’eucharistie entretien cette union entre Jésus et nous au point de nous faire devenir ensemble ce que nous recevons le corps du Christ.

Le sacrement de la réconciliation permet à Dieu, tel un bon vigneron de nous émonder c’est-à-dire d’enlever tout ce qui en nous n’est pas porteur des fruits de l’Esprit-Saint