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Temps de prière: solennité du Saint- Sacrement

Vous trouverez ici le temps de prière de ce dimanche.

Texte de l’homélie

Nous connaissons cette parole de Saint Augustin au moment où il donne la communion : « devenez ce que vous recevez : le corps du Christ »

Si saint Augustin commence par dire : devenez c’est pour dire qu’il y a tout un processus, une série d’étapes pour devenir ce que nous recevons : le corps du Christ.

Le dictionnaire définit ainsi le mot « devenir » : c’est un mouvement par lequel une chose, un être se forme ou se transforme.

A la lumière de cette définition, nous comprenons que ce qui nous transforme en corps du Christ c’est un mouvement.

Pour découvrir quel est ce mouvement qui nous transforme en corps du Christ, regardons comment le pain de l’eucharistie est transformé en corps du Christ car c’est de la même manière que nous devenons ce que nous recevons : le corps du Christ.

Le pain est tout d’abord déposé : dans la célébration de l’eucharistie, le pain est déposé sur une patène. La patène (du latin patena, plat, dérivant lui-même du grec patani, écuelle) est une petite assiette sur laquelle repose le pain qui va être consacré lors de la messe.

Nous aussi pour devenir ce que nous recevons : le corps du Christ, nous sommes appelés à être déposé dans la mangeoire. C’est Mgr Desfarges, l’archevêque d’Alger qui, faisant référence à Marie qui à Noël déposa Jésus dans une mangeoire, dit que notre Eglise est dans la mangeoire. Nous sommes l’Eglise de la mangeoire. L’Esprit et Marie nous déposent et nous disposent, faisant de nos vies des vies livrées par amour. La mangeoire évoque donc déjà la patène. L’Eglise, comme son Seigneur, est appelée à être totalement à la disposition de ceux auxquels elle est envoyée, donnée. C’est dire qu’au moment où le pain est déposé sur la patène pour être présenté et offert à Dieu, nous sommes invités à nous offrir par ce pain, avec ce pain et en ce pain.

Le pain ainsi déposé est sanctifié

Lors de l’eucharistie, c’est sur ce pain déposé dans la patène pour être présenté à Dieu que l’Esprit-Saint est invoqué pour qu’il devienne le corps du Christ non pas temporairement mais éternellement.

Tout comme sur le pain, sur nous aussi, l’Esprit Saint est invoqué pour que nous devenions une éternelle offrande : « Que l’Esprit Saint fasse de nous une éternelle offrande »

Le pain déposé, sanctifié est ensuite rompu pour être offert à tous

Si le pain devenu corps du Christ est rompu c’est pour être donné. L’Eucharistie fait ainsi de notre Eglise, de chacune et chacun de nous un signe de la présence livrée du Christ pour signifier le don de l’Amour de Dieu qui veut rejoindre tous les hommes.

Quand Jésus nous fait le don de son corps et de son sang c’est-à-dire de sa personne il précise bien en s’adressant à ses disciples : ceci est mon corps livré, ceci est mon sang versé pour vous et pour la multitude.

C’est dire que Jésus ne limite pas le don de sa vie, le don de son Amour à ceux qui sont présents à l’eucharistie devant lui mais que son Amour, il l’offre à toute l’humanité.

En communiant au Corps du Christ, nous sommes nous aussi appelés à cet Amour sans limites, à cet Amour qui va bien au-delà des frontières dressées par les hommes. Nous sommes appelés à un Amour sans frontières.

Temps de prière du dimanche de la sainte Trinité

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Texte de l’homélie

Homélie dimanche de la Sainte Trinité

Il y a deux chemins : celui de la suspicion et celui de la confiance, celui de l’esclave et celui du fils, celui d’Adam et celui du Christ. Il y a en nous deux réalités : l’ivraie et le bon grain, celle de notre condition humaine marquée par le péché et celle de notre condition humaine déjà participante de la vie divine, celle d’Adam et celle du Christ. Adam a désobéi, il a eu peur et s’est laissé entrainé dans les méandres du soupçon : il a perdu sa liberté de fils. Jésus-Christ a obéi à son Père, il a fait confiance jusqu’au bout et nous invite, avec lui, a appelé Dieu « Abba » comme des fils et des filles qui ont foi dans la bonté divine. C’est le sens de cet extrait de la lettre aux Romains que nous venons d’entendre : dans l’Esprit Saint, avec et dans le Christ, nous crions : « Abba », Père ! Dieu n’est pas un maître omnipotent et nous ses esclaves. Il est Père et veut notre bonheur.

L’être humain est fait pour le bonheur. L’accomplissement parfait du bonheur, auquel nous participons déjà en germe depuis le jour de notre baptême, se vivra dans le brasier lumineux du cœur de la Sainte Trinité. Car tel est notre destinée, si nous acquiesçons au salut offert par Dieu : vivre pour l’éternité au cœur de la Trinité, autrement dit dans la joie sans fin du Ciel où il n’y a plus ni deuil, ni gémissement, ni douleur, mais la joie et la paix pour les siècles sans fin.

Nous fêtons aujourd’hui la solennité de la sainte Trinité. Dans l’Évangile que nous venons d’entendre, le Christ envoie ses apôtres avec pour mission de faire des disciples de toutes les nations en les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, autrement dit en les « plongeant » dans la Sainte Trinité, en les faisant participant de la vie même de Dieu.

Quel mystère que celui de la Trinité. On raconte que Saint Augustin (IV-V siècle), évêque d’Hippone, en Afrique du Nord, se promenait un jour au bord de la mer, absorbé par une profonde réflexion : il cherchait à comprendre le mystère de la Sainte Trinité. Il aperçoit tout à coup un jeune enfant fort occupé, allant et venant sans cesse du rivage à la mer : cet enfant avait creusé dans le sable un petit bassin et allait chercher de l’eau avec un coquillage pour la verser dans son trou. Le manège de cet enfant intrigue l’évêque qui lui demande :

 « –  Que fais-tu là ?

– Je veux mettre toute l’eau de la mer dans mon trou.

– Mais, mon petit, ce n’est pas possible ! reprend Augustin. La mer est si grande, et ton bassin est si petit !

C’est vrai, dit l’enfant. Mais j’aurai pourtant mis toute l’eau de la mer dans mon trou avant que vous n’ayez compris le mystère de la Sainte Trinité ».

  Sur ces paroles, l’enfant disparait. Augustin réalise alors que c’est un ange qui a pris cette forme pour lui faire comprendre qu’il y a des mystères, c’est-à-dire des vérités divines, que l’esprit limité de l’homme ne pourra jamais arriver à comprendre dans leur totalité.

Osons cependant nous frotter à ce mystère. S’il est vrai que trois fois un fait trois, en Dieu l’addition des trois personnes que sont le Père, le Fils et l’Esprit Saint ont pour résultat un seul Dieu. La meilleure définition de Dieu nous est fournie par saint Jean : « Dieu est amour ». Or, le véritable amour ne peut être narcissique, égoïste : il est nécessairement, par essence, tourné vers l’autre (ce qui n’exclut pas, en passant, que l’être humain aie une juste estime de soi). Par conséquent, si Dieu est amour, il faut qu’il soit en lui-même plusieurs. Dieu est en lui-même « famille » : trois personnes qui s’aiment éternellement. Le Père donne tout au Fils qui, en retour se donne entièrement au Père, et de cette circulation d’amour, jaillit l’Esprit Saint, ce souffle d’amour dont la présence nous a été promise par le Christ et dont nous avons célébré l’effusion le jour la Pentecôte.

Le Père, que nous pouvons appeler « Abba », c’est-à dire « papa », nous aime tant qu’il nous a envoyé son Fils pour nous sauver. Celui-ci, afin de ne pas nous laisser seuls, nous a envoyé d’auprès du Père le Saint-Esprit. Bref, nous ne sommes pas seuls : Dieu nous est proche. Ce brasier de vie, de lumière et d’amour que constitue la sainte Trinité, nous sommes promis à y reposer pour l’éternité si nous accueillons librement le salut offert en Jésus-Christ. Oserons-nous faire confiance comme des fils, des filles, à leur Père ? Laisserons nous triompher en nous la foi au Christ plutôt que le soupçon qui a affecté Adam et embrumé de tristesse l’humanité ? Laisserons-nous triompher la joie qui vient de Dieu ? Seigneur, dispose nos cœurs à te faire confiance sur les chemins de nos vies.

Amen.

Nicolas Favart

Temps de prière de la Pentecôte

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Texte de l’homélie

HOMELIE EN LA FETE DE LA PENTECOTE

Frères et sœurs,

En ce jour de Pentecôte, nous célébrons le don du Saint-Esprit aux apôtres et à tous les baptisés. Cette fête nous rappelle que tous, nous avons reçu l’Esprit Saint par notre baptême, notre confirmation et notre ordination. L’Esprit Saint semble être le grand oublié, car très peu l’invoquent et le prient. Pourtant, il est incontournable dans nos vies, dans l’Eglise. L’Eglise n’existe que dans et par l’Esprit Saint nous rappelait le pape Jean-Paul II dans Dominum et Vivificantem. Sans ce souffle de vie (pneuma), il n’y a pas de vie ou bien notre vie tombe en ruine. La difficulté à respirer à la suite du Covid 19 nous en dit long. Dès lors, l’ignorance de la place et de l’action de l’Esprit dans notre vie nous dispose à l’essoufflement et amplifie le phénomène des chrétiens qui se déclarent croyants mais non pratiquants. On dirait des chrétiens morts-vivants, mieux encore des ‘chrétiens-zombies’ qui se laissent guider par la chair dont Paul décrit les œuvres néfastes, dévastatrices et déstabilisatrices : inconduite, impureté, débauche, idolâtrie, sorcellerie, haine, rivalités, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme, envies, beuveries, orgies et autres.

Mais la bonne nouvelle est qu’à la différence de tout autre zombie, le ‘chrétien-zombie’ peut revivre s’il se laisse guider par l’Esprit de Dieu. Oui, l’Esprit est décrit comme un souffle, un vent : celui-ci a un dynamisme, une force. En ce sens, il peut pousser à l’action et bousculer tout transformant de l’intérieur. Il fait des apôtres timorés et enfermés dans le Cénacle des prédicateurs courageux. Il peut faire de nous des créatures nouvelles à l’image et à la ressemblance de Dieu. Alors nous pourrions jouir des fruits de l’Esprit que l’apôtre Paul énumère dans l’Epître aux Galates : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi (Ga 5,22-23). Et depuis la première pentecôte, l’Esprit-Saint agit dans l’Eglise pour la guider vers la vérité tout entière. Cette vérité, loin d’être intellectuelle, est la révélation de la plénitude du mystère de Dieu en Jésus, envoyé par le Père pour faire de nous des fils adoptifs de Dieu. L’Esprit Saint est donc notre guide. Pour utiliser le langage moderne, il est comme un GPS dans la voiture. On peut le démarrer ou non. On peut allumer l’Esprit dans nos vies comme on peut l’éteindre. Et si on le démarre, il nous indique et nous suggère le chemin à prendre. Ce GPS est docile, même si on ne lui obéit pas, il poursuit sa mission de nous orienter, de nous ré-orienter. Il ne poursuit qu’un seul but : nous faire parvenir à notre destination. A nous d’en tirer également profit par la docilité à ses inspirations. L’Esprit, comme un feu, cesse d’agir s’il n’y a plus rien à consumer. Ce qui importe c’est de nous ouvrir à son action, pour qu’il brûle nos cœurs de l’ardeur de son amour, de sa joie. Puisqu’il est insaisissable, à nous de nous laisser saisir par lui pour qu’il nous conduise vers la vérité tout entière.

La Pentecôte serait la correction de ce qui se passa à Babel : alors que les hommes y parlaient le même langage et que Dieu les dispersa à la surface de la terre tout en brouillant leurs langues pour qu’ils apprennent la diversité ; à la Pentecôte, ils apprennent l’unité dans la diversité. Désormais, toutes les nations entendent proclamer dans leurs diverses langues l’unique message des merveilles de Dieu. La Pentecôte serait aussi une invitation à consolider l’unité dans la diversité et à éradiquer toute propension à la pensée unique. On ne le dira jamais assez : l’unité n’est pas dans l’uniformité ! La véritable unité de l’amour ne peut se trouver que dans la diversité. Exorcisons dans nos communautés le démon de la division qui a pour corollaire la pensée unique. Invoquons l’Esprit Saint pour qu’il consolide l’unité malgré nos divergences qui sont, en fait, des richesses. Les dons de l’Esprit sont multiples, mais c’est le même Esprit ; il y a diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur ; …à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun » (1Co 12,4-7). Viens Esprit Saint, allume en nous le feu de ton amour.       

                                                                                                                                         Abbé Augustin Lwamba

Temps de prière du 7ème dimanche de Pâques

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Texte de l’homélie

Dans sa prière que nous venons d’entendre, Jésus parle d’un don. Un don qu’il a reçu de Dieu et qu’il a transmis à ses disciples et qu’il nous transmet à nous qui sommes ses disciples d’aujourd’hui. 

Ce don nous est fait lors de chaque eucharistie et ce don nous pouvons aussi l’accueillir chaque jour. C’est le don de la Parole de Dieu : je leur ai donné ta parole.

Jésus nous donne la Parole de Dieu. La parole de Dieu, Jésus ne nous la donne pas uniquement en la transmettant oralement. La Parole de Dieu, Jésus nous la donne en l’accomplissant c’est-à-dire en la mettant en pratique et se faisant en lui donnant chair, vie, consistance au point qu’on peut dire de lui qu’Il est Parole de Dieu.

Rappelons ce que dit Jésus juste après la lecture d’un extrait du livre d’Isaïe dans lequel il est dit « Le Seigneur m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres ». Jésus dit : cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit autrement dit cette Parole de l’Ecriture je la mets dès aujourd’hui en pratique. C’est de cette manière que Jésus nous donne la Parole de Dieu : en la mettant en pratique.

Toujours à propos de la Parole, j’aime beaucoup l’image qu’utilise le prophète Isaïe lorsqu’il dit que la Parole de Dieu est semblable à une pluie bienfaisante qui vient du ciel et qui vient arroser la terre, qui vient féconder la terre et lui permet de porter du fruit. Cette terre sur laquelle la pluie bienfaisante peut venir faire pousser toute sorte de fruit, c’est bien sûr pour nous l’image de notre propre cœur.

Ce don qu’est la Parole de Dieu a 3 caractéristiques majeures :

1. Première caractéristique majeure de la Parole de Dieu : elle a un contenu. Elle nous donne un enseignement. C’est la raison pour laquelle la Bible est un livre si important, si volumineux. Ce qui est en jeux ce n’est pas tellement la quantité de textes mais c’est la qualité de cet enseignement. Un enseignement nouveau, un enseignement qui veut nous faire entrer dans une logique qui n’est pas tout à fait la logique des hommes mais qui est la logique du cœur de Dieu, un enseignement qui est une révélation du cœur du Seigneur, de sa manière de réagir.

Nous trouvons cela tout au long de l’Ecriture, que ce soient par les prophètes de l’Ancien Testament qui révèlent le cœur riche en miséricorde du Seigneur, que ce soit un grand texte comme le discours sur la montagne et cet enseignement des béatitudes, que ce soit l’enseignement en paraboles, tout cela nous invite à entrer dans une logique nouvelle qui est celle du Royaume de Dieu.

2. Deuxième caractéristique de la Parole de Dieu : elle a également une puissance : puissance de vie, de bénédiction. Nous le voyons partout dans l’Ecriture. La Parole est créatrice : Dieu dit : « Que la lumière soit » et la lumière fut. La parole est capable de mettre en route le vieux patriarche Abraham, la Parole de Dieu dans la personne de Jésus et de son ministère est capable de ressusciter les morts, de chasser les démons, de faire marcher les infirmes, de rendre la vue aux aveugles.

Outre la comparaison entre la Parole et la pluie bienfaisante qui féconde le sol et lui permet de porter son fruit, la parole de Dieu est également comparée dans la Bible à ce grain qu’un semeur sème dans son champ et qui porte du fruit au centuple. Toute l’Ecriture témoigne de cette puissance de la Parole.

Lorsque l’on dit que la parole de Dieu a une puissance, il faut bien préciser                                                             qu’il s’agit d’une puissance de vie, d’une puissance de bénédiction, d’une parole qui, en se faisant promesse, est capable d’ouvrir un avenir, de tracer un chemin, de susciter une espérance, une parole capable de tout renouveler.

Cette puissance de la Parole de Dieu est de l’ordre d’une fécondité et non pas d’une simple efficacité technique. Là où nous aimerions attendre un résultat immédiat, la parole de Dieu fonctionne, au contraire, dans le temps de la lente germination pour porter son fruit dans les cœurs et dans nos vies.

La Parole de Dieu a donc un contenu, une puissance et la 3Ième caractéristique de la Parole de Dieu c’est qu’elle est la Parole de quelqu’un qui est présent, d’un Dieu qui est présent.

C’est la Parole d’un Dieu est présent, qui veut nouer avec nous une relation de communion. Dieu est présent aux trois sens du mot présent en français :

Il est présent au présent c’est à dire maintenant pas seulement au passé lorsque nous en avons déjà fait l’expérience autrefois, pas seulement plus tard après notre mort, il est celui qui est présent ici, là où nous sommes maintenant.

Il est présent comme un cadeau, comme un présent.

C’est l’expérience que firent les disciples d’Emmaüs lorsqu’ils se firent rejoindre par Jésus dans le présent de leur vie et dont ils témoignent en disant « notre cœur n’était-il pas tout brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Ecritures ? »

Si Dieu lui-même est présent, s’il nous rejoint dans le présent de notre vie, ce n’est pas seulement pour que nous nous réjouissions de sa présence mais c’est également pour nous apprenions de lui à rejoindre les autres dans le présent de leur vie.

Je pense icià celles et ceux qui rejoignent des parents demandant le baptême de leur enfant, à celles et ceux qui rejoignent des familles endeuillées ou précarisées. Je pense aussi à celles et ceux qui rejoignent les personnes âgées dans leur solitude, les malades dans leur souffrance, les jeunes dans leur questionnement, les fiancés dans la préparation de leur mariage…et qui en les rejoignant cheminent avec eux leurs questionnements et dans l’écoute de la Parole de Dieu.

Oui, ce don qu’est la Parole de Dieu a un contenu c’est-à-dire un enseignement, elle a une puissance de vie et elle nous met en présence de Dieu et des autres.

Comment pouvons-nous concrètement accueillir ce don de la Parole de Dieu que Jésus nous transmet ?

L’accueil de ce don qu’est la Parole de Dieu peut se vivre en 4 étapes :

1. L’écoute : écouter la Parole de Dieu paisiblement ou la lire paisiblement en soulignant les mots qui ont retenu notre attention.

2. La méditation : c’est s’interroger sur sa signification. (Elle se demandait ce que signifiait cette salutation) Nous aussi, après avoir entendu ou lu un extrait de la Parole de Dieu, il est bon de s’interroger sur la signification de ce que nous avons entendu. Qu’est-ce que le Seigneur me dit à moi personnellement à travers cette parole ? A quoi m’invite-t-il ?

3. Ma réponse à cette Parole. Cela consiste tout simplement à répondre au Seigneur avec mes mots. Nous avons quelques exemples de réponses à la parole du Seigneur dans l’évangile. Je pense à la réponse des disciples d’Emmaüs : reste avec nous Seigneur Jésus. Nous pouvons aussi penser à la réponde de Marie : Comment cela va-t-il se faire ? ou encore à celle de Bartimée : Seigneur que je voie

Nous aussi, nous sommes appelés à répondre au don que le Seigneur nous fait de sa Parole avec nos mots à nous, avec notre parole en réponde à la sienne.  Lors de la messe, nous répondons à la Parole de Dieu de deux façons : par la profession de notre foi et par la prière universelle.

4. La garder dans mon cœur comme Marie qui gardait tous ces évènements et les méditait dans son cœur. Il est important de garder des paroles de Dieu  dans notre cœur car cela nous permettra de réécouter certaines d’entre elles qui peuvent nous éclairer, nous encourager à l’un ou l’autre moment de notre vie.

Pour ne vous donner qu’un exemple une parole de Jésus que je réécoute sachant que je suis appelé à vivre un passage d’une paroisse à une autre c’est : « passons sur l’autre vie ». Cette parole de Jésus me donne la conviction que Jésus est avec nous dans tous les passages de notre vie.

Merci Seigneur Jésus de nous avoir transmis, à nous qui sommes tes disciples d’aujourd’hui, le don que Dieu nous fait de sa Parole. Tu nous donnes la Parole de Dieu comme le semeur de l’évangile, en la semant partout sur tous les terrains avec générosité. Tu attends de nous que nous nous ouvrions à ce don afin que cette Parole puisse porter du fruit en nous, un fruit qui demeure. Amen.

Temps de prière de l’Ascension du Seigneur

Ici vous trouverez le lien pour le fichier audio.

Texte de l’homélie

Récemment lors de funérailles célébrées dans notre église paroissiale, la défunte avait demandé, avant sa mort, qu’on écoute à ses funérailles la chanson de Florent Pagny « Apprendre à aimer » En écoutant les dernières paroles de cette chanson : apprendre à aimer et s’en aller, et s’en aller, et s’en aller, je me suis dit n’est-ce pas ce que Jésus a fait : nous apprendre à aimer et s’en aller.

Apprenez-de moi nous, dit Jésus dans l’évangile, que je suis doux et humble de cœur. En nous disant dimanche dernier comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimé et en nous invitant à nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés, Jésus nous dit que le but de sa venue sur terre c’est de nous apprendre à aimer comme Dieu nous aime c’est-à-dire d’un amour gratuit, d’un amour qui ne se monnaye pas et qui n’est pas la contrepartie de nos efforts.

Pendant les 40 jours qui ont suivi sa résurrection d’entre les morts, Jésus nous a également appris à le reconnaître dans sa condition nouvelle de ressuscité à travers des signes qu’il nous donne de sa présence. Parmi ces signes qui nous permettent de reconnaître Jésus ressuscité et qui nous sont toujours donnés aujourd’hui, il y a : la fraction du pain, l’appel de son nom, le rassemblement des disciples le premier jour de la semaine, la fécondité de l’apostolat pour ne citer que ces signes-là.

Toujours dans cette chanson de Florent Pagny nous entendons juste après apprendre à aimer et s’en aller, et s’en aller et s’en aller…

Est-ce compatible d’apprendre à aimer et de s’en aller…N’est-ce pas contradictoire ?               

S’il est des départs qui sont des abandons comme celui du mercenaire qui, lorsqu’il voit le loup, laisse ses brebis à leur triste sort, il y a aussi des départs qui sont signes d’une confiance donnée et qui font grandir dans la foi, l’espérance et l’amour ceux que l’on quitte.

C’est le cas de l’Ascension de Jésus. L’ascension de Jésus est certes un départ, le départ de Jésus pour la maison de Père mais le but de ce départ de Jésus n’est pas de nous abandonner ni de nous livrer à notre propre sort mais c’est un départ dont le but est de nous faire confiance et de nous faire grandir dans la foi.

Pensons à une personne nous confie une tâche, si cette personne reste constamment à nos côtés, je pense que nous nous demanderions bien vite si celle-ci nous fait réellement confiance. Par contre, si après nous avoir confié une tâche, la personne s’en va et nous laisse, nous nous sentons investis d’une confiance totale et notre désir est d’honorer cette confiance qui nous est faite.

Avant de retourner auprès du Père, Jésus nous confie la mission qu’il a lui-même reçue du Père. Après nous avoir appris à aimer, il nous confie cette mission d’aimer comme il nous a aimés et puis, il se retire car il a confiance en nous, il nous fait confiance…

Outre la confiance, il y a encore un autre aspect de la relation entre Jésus et nous que révèle l’Ascension c’est la liberté. Cet aspect est fort bien souligné par Éric-Emmanuel Schmitt dans son livre « La nuit de feu » lorsqu’il dit ceci :

Je crois que Jésus a effectivement vaincu la mort, qu’il est apparu pendant un certain temps -assez court- à quelques disciples et qu’ensuite il s’est retiré, comme la mer, pour donner à chacun de nous un espace chargé de liberté. La liberté de croire ou de ne pas croire en Lui. On pose, ajoute-t-il, beaucoup de question à propos de la Résurrection et beaucoup moins à propos de la disparition de Jésus subséquente à la Résurrection. Jésus aurait pu, en effet, une fois ressuscité, demeurer parmi les hommes, pour prouver son existence d’une manière magistrale et définitive. Mais non, il fait le choix de ne pas s’imposer à notre regard ; il nous laisse face à l’invisible. En agissant ainsi, Jésus nous montre son infini respect. Le christianisme est une religion basée sur la confiance, sur la foi en un Dieu qui lors de son départ, insiste sur le mode mystérieux de la continuité de sa présence en chacun de nous.

Oui l’Ascension de Jésus n’est pas un abandon de sa part mais depuis son ascension, Jésus nous est encore plus proche tout en nous laissant un espace de liberté. Sa présence auprès du Père, lui permet désormais une plus grande proximité car celle-ci n’est plus limitée à la contingence d’un lieu bien précis. Mais tout en étant une présence sans limites, la présence de Jésus est discrète, à la mesure de son amour qui ne s’impose pas, ne s’impose jamais. Jésus est là, discret, il attend.

Pour cette raison, il ne s’agit pas d’une présence ordinaire. C’est une présence qui demande des yeux qui regardent avec foi, ou mieux encore, qui demande un cœur ouvert, accueillant pour être perçue. Cela exige que nous osions abandonner des formes habituelles de présence pour en découvrir d’autres.

Les récits des apparitions de Jésus Ressuscité l’expriment de diverses manières : Jésus est tantôt un étranger sur notre chemin, un jardinier, un homme sur le rivage au matin, une présence paisible, presque quotidienne, d’aucune manière spectaculaire. Mais, tout à coup, à la fraction du pain, à l’appel de notre nom, il est là, il est vivant !

Le Seigneur se présente à celui qui le désire. Il veut que nous le choisissions ; il veut devenir une nécessité pour nous. Il est présent quand il y a place pour sa présence.

Il est alors le Compagnon dans notre vie et dans notre vie commune.
Le laissons-nous être notre compagnon, celui qui fait route avec nous ?