Monthly Archives: mai 2020

Temps de prière du dimanche de Pentecôte

Quelle joie de retrouver l’entrée principale notre église paroissiale dégagée des barrières qui en empêchaient l’accès et la sortie par les grandes portes !

Un beau signe de Pentecôte nous est ainsi donné que l’Esprit Saint retire les barrières qui séparent les êtres humains permettant ainsi à Dieu de réaliser son projet : réunir ses enfants en une seule famille où tous puissent goûter et vivre de son Amour.

Merci de tout cœur à notre Fabrique d’église et au Service Travaux de notre commune pour la réalisation des travaux permettant l’ouverture des grandes portes pour la fête de la Pentecôte !

Une église aux portes principales sans barrières est une invitation à l’ouverture d’Esprit !

L’ouverture d’Esprit, raison d’être du Concile Vatican II

Savez-vous que l’idée de convoquer le concile Vatican II, attira au pape Jean XXIII une pluie de critiques, y compris venant d’éminents cardinaux de la curie romaine ? Beaucoup objectèrent son âge avancé, d’autres son audace à se risquer dans un concile de cette envergure et complexité.

Jean XXIII tenta de les raisonner sans pour autant les convaincre. Puis, un jour, entouré de ceux-ci et lassé de tant d’argumentations inutiles, voilà que d’une main décidée, il ouvre grand la fenêtre de son bureau, s’exclamant :

« Voici ma réponse au pourquoi du concile : De l’air frais ! de l’air frais pour l’Église ! Je veux ouvrir largement les portes de l’Église afin que nous puissions voir ce qui se passe à l’extérieur et que le monde puisse voir ce qui se passe à l’intérieur de l’Église. »

L’Église voulue par le concile n’est pas une Église repliée sur elle-même, sur ses problèmes, son organisation, ses intérêts, ses règles mais l’Église qui dialogue avec le monde, avec la société et avec la culture de notre temps.

Elle doit être, avant tout, la communauté d’êtres humains qui se sentent vraiment solidaires des joies et des tristesses de tous, en particulier de ceux qui ont une vie de difficile.

Jean XXIII a eu l’audace de laisser l’Esprit le guider. Il a entrepris une tâche qu’il savait ne pas pouvoir terminer. Il s’en est remis à celui qui l’avait toujours guidé. Il passe, de ce monde à la Maison du Père, le lundi de Pentecôte 1963.

L’ouverture d’Esprit suite à la situation que nous traversons

La situation liée à la pandémie du Corona virus a enlevé « des barrières mentales » en nous poussant à parler à des personnes avec lesquelles nous n’avions ou n’aurions jamais parlé ou en parlant davantage à ceux qui nous entourent, en nous faisant plus proche des personnes dans des situations de précarité, de fragilité, de solitude.  

Grâce à ces barrières « enlevées », des chemins se sont ouverts dans biens des cœurs.       Dans la reprise progressive de la vie paroissiale qui, grâce à Dieu et à vous, a pu continuer malgré tout, il nous faudra être attentif à ne pas remettre les barrières qui ont été enlevées. Nous aurons tous à tenir compte de ce tout qui s’est vécu, de tout ce qui a, comme dans les mystères du rosaire, été douloureux, lumineux, glorieux, joyeux.

L’Esprit Saint fait voler en éclat les barrières. C’est un monde nouveau, qui commence !

Esprit de Pentecôte, Souffle de Dieu, emporte-nous dans ton élan

Belle fête de Pentecôte !

Alain de Maere, votre curé.

Temps de prière ici

Homélie

Si Jésus nous parle de l’action de l’Esprit Saint c’est pour nous aider à le reconnaître dans la vie de tous les jours et nous encourager aussi à accueillir ce don.

L’Esprit Saint c’est du concret ! C’est dans cette conviction de foi que l’Esprit tout comme l’arbre se reconnaît à ses fruits que je vais vous partager à quels fruits j’ai reconnu l’action de l’Esprit Saint dans les différentes paroisses dans lesquelles j’ai été envoyé.

Commençons par la première des trois : la paroisse Saint-Joseph à Waterloo où j’ai découvert que l’Esprit-Saint nous pousse à aller vers les autres pour donner une parole valorisante, une parole de bénédiction.

Cette action de l’Esprit Sait m’a été révélée par le témoignage du curé de l’époque l’abbé Roger Dereymaeker dont j’étais à l’époque le vicaire. Il me raconta qu’il s’était rendu au chevet d’un homme qui allait bientôt mourir pour lui donner le sacrement des malades. Après cela, l’épouse de cet homme dit ceci au curé :

L’Esprit Saint nous pousse à aller vers les autres pour donner des paroles valorisantes, des paroles de bénédictions.

A la paroisse Saint-Nicolas de La Hulpe, j’ai reçu un témoignage que l’Esprit Saint souffle où il veut c’est-à-dire pas uniquement dans le cœur des croyants mais aussi dans le cœur de toute personne de bonne volonté. Un jour un des facteurs de la commune qui n’est pas croyant vint me trouver pour me dire ceci : Lors de ma tournée, je donne le courrier à une personne âgée qui est fort croyante

Enfin ici même à Braine-l’Alleud, j’ai perçu à quel point l’Esprit pousse à accueillir la Parole de Dieu comme étant adressée à chacun, à se laisser pardonner par Dieu et à témoigner des merveilles que Dieu fait pour nous.

Un peu avant la messe dominicale de 10H30, un homme vint me dire que ces quatre enfants (L’ainée à 23 ans et le plus jeune à 8 ans) souhaitent être baptisé. Je m’en suis réjoui et lui ai proposé de venir chez lui pour en parler avec ses enfants.

C’est lors de ma visite que ce père de famille me raconta qu’il travaille près de la cathédrale Saint-Michel à Bruxelles. En se promenant un jour durant la pause de midi, il vit que les portes de la cathédrale étaient ouvertes et il se senti poussé à entrer. Une fois entré, il vit qu’une messe était célébrée. En écoutant l’évangile et l’homélie, il se dit que ces paroles s’adressaient spécialement à lui. Après la messe, il demanda au prêtre de recevoir le sacrement du pardon et commença à lui dire : « je suis arrivé ici par hasard ». Le prêtre lui répondit aussitôt je ne pense pas que ce soit un hasard. L’homme me dit qu’il quitta la cathédrale le cœur comblé. Le soir, lorsqu’il rentra dans sa famille, cet homme raconta à sa femme et à ses enfants ce qui lui était arrivé pendant la journée. Après avoir donné son témoignage, sa fille aînée lui dit : Papa, je voudrais être baptisée et ses trois frères et sœurs exprimèrent également à leur père leur désir d’être baptisé.

Le témoignage de cet homme nous montre que l’Esprit Saint est celui qui nous pousse à accueillir la Parole de Dieu comme étant adressée à chacun, à se laisser pardonner par Dieu et à témoigner des merveilles que Dieu fait pour nous.

C’est à ces témoignages et à tant d’autres que je perçois l’action de l’Esprit Saint.

C’est ce même Esprit Saint qui nous est donné et que Jésus nous invite à recevoir.

Belle et sainte fête de Pentecôte !

Temps de prière du 7ème dimanche de Pâques

Bien chers paroissiens et amis de la paroisse Saint-Etienne,

Et si, en ce temps entre l’Ascension et la Pentecôte au cours duquel nous sommes invités à demander au Seigneur de nous ouvrir au don de l’Esprit-Saint, nous nous laissions « inspirer » par le parrain de notre paroisse.

Mais qui est le parrain de notre paroisse ?

C’est Saint-Etienne. Lorsqu’un nom de sainte ou de saint est donné à paroisse c’est une marraine ou un parrain qui lui est offerte pour l’accompagner dans sa vie chrétienne.

Le livre des Actes des Apôtres décrit notre parrain, Etienne, comme étant rempli de l’Esprit-Saint.   En lisant ce qu’il est dit d’Etienne dans le livre des Actes des Apôtres au chapitre 7, versets 55 à 60, nous découvrons à quoi nous pouvons reconnaître qu’il est rempli de l’Esprit-Saint :

On voit qu’Etienne est rempli de l’Esprit-Saint lorsqu’il fixe le ciel du regard autrement dit lorsqu’il prie. L’Esprit-Saint est celui qui nous pousse à prier et qui nous permet, comme Etienne, de voir la gloire de Dieu.

On voit aussi qu’Etienne est rempli de l’Esprit-Saint dans sa façon d’endurer la persécution.   Il endure la persécution comme Jésus c’est-à-dire en gardant son cœur ouvert à Dieu par la prière (Seigneur Jésus, reçois mon esprit) en gardant aussi son cœur ouvert aux autres en implorant pour eux le pardon de Dieu (Seigneur, ne leur compte pas ce péché) L’Esprit-Saint est celui qui nous rend semblable au Christ dans notre manière d’être, l’Esprit-Saint est celui qui imprime la ressemblance du Christ en nous.

Grâce à Saint-Etienne, nous pouvons non seulement voir à quels indices reconnaître l’action de l’Esprit-Saint mais nous découvrons aussi de quoi l’Esprit-Saint nous rend capable.

Avec la force de l’Esprit-Saint, nous pouvons, comme Saint-Etienne, prier, voir dans notre vie et celle des autres la présence de Dieu, pardonner même à ceux qui nous jettent des pierres, nous remettre avec confiance entre les mains du Père.

Merci Etienne, d’être le parrain de notre paroisse, aide-nous à nous laisser comme toi remplir de l’Esprit-Saint.

Bon dimanche à tous !

Alain, votre curé.

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C’est pour eux que je prie. Jn 17, 9

Texte de l’homélie

Un professeur de théologie posa à ses étudiants une question d’examen apparemment simple et, en même temps, bien mystérieuse. « Pourquoi si tard ? ».  Les étudiants s’arrachaient les cheveux pour saisir le sens de la question. Quelques-uns quittèrent la salle d’examen. D’autres écrivirent toutes sortes de considérations, espérant que leurs efforts d’écriture leur vaudraient quelques points. Enfin, certains se rappelèrent de la thématique de « l’heure » chez l’évangéliste saint Jean. Seul le Père, dans sa sagesse divine, décide de « l’heure », l’heure étant celle de la glorification par la passion et la résurrection : victoire sur la mort et œuvre de recréation de l’humanité blessée, pour ne pas dire de création nouvelle touchant jusqu’au cosmos tout entier.

Dans l’Évangile de ce jour, le Seigneur Jésus s’adresse à son Père en ces termes : « Père, l’heure est venue ». Il se tourne vers son Père en l’appelant de manière très affectueuse, c’est-à-dire par le terme « abba », littéralement papa, ou même papa chéri, traduit dans l’extrait que nous venons d’entendre par le mot « Père ». Jésus dévoile ainsi la grande intimité qu’il a avec le Père du Ciel, et ce de toute éternité. Il le « connaît » au sens biblique du terme.

Or, la vie éternelle, nous dit Jésus, « c’est qu’ils te connaissent », toi le Père. Autrement dit, que nous ayons une connaissance, non pas intellectuelle toujours plus développée du mystère de Dieu au gré de l’éternité, mais que nous soyons des intimes du Père. Il s’agit d’une connaissance qui est intimité avec Dieu, qui est vie avec Dieu, au cœur de la Trinité, qui est participation à la vie divine. Nous sommes promis à connaître Dieu pour autant que nous accueillions le don de Dieu qui respecte infiniment notre liberté.

Et la vie éternelle est déjà commencée. Celle-ci se manifeste dans une vie de relation avec Dieu. Je fais ainsi le lien avec la première lecture : « Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères », c’est-à-dire, dans la culture juive du temps de Jésus, ses cousin(e)s. Cette vie éternelle, cette vie divine rayonne sur les visages de ceux qui sont intimes de Dieu, qui mènent une vie de relation avec Dieu. La prière est relation. J’ai toujours été touché par la beauté des visages. L’amour rend beau. La proximité, la relation avec Dieu, qui est amour, rend beau.

L’heure du Seigneur, l’heure de sa glorification dans le mystère de Pâques, rend beau le monde ridé par le péché. La vie d’intimité avec Dieu qui nous est offerte a le pouvoir de nous rajeunir, quel que soit notre âge, en faisant pétiller dans nos yeux la beauté de Dieu qui est signe de cœurs qui aiment comme le Seigneur nous invite à aimer. Regardez le visage de quelqu’un qui aime, regardez le visage d’une mère Térésa, celui d’un Charles de Foucauld ou encore d’un Vincent de Paul sur une de ses représentations picturales : vous verrez le rayonnement d’une présence en eux qui est amour, qui est vie, qui est vie éternelle.

Frères et sœurs, laissons-nous aimer par Dieu, transfigurer par Lui dans la prière et l’amour du prochain qui est son prolongement naturel.

Neuvaine à l’Esprit Saint Ascension-Pentecôte

Entre l’Ascension et la Pentecôte, nous répondons comme les Apôtres à l’invitation de Jésus : « Il leur enjoignit de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis » (l’Esprit Saint), Ac 1,4. Avec la Vierge Marie, ils se sont donc rendus au Cénacle pour prier. Le dixième jour, c’est dans ce lieu qu’ils ont reçu le grand souffle et le feu de l’Esprit Saint. Nous-mêmes, en ces jours qui précèdent la Pentecôte, mettons-nous aussi en prière, « d’un même cœur » (cf. Ac 1,14), pour demander la grâce d’un renouvellement de notre Église dans le souffle de l’Esprit Saint, comme une nouvelle Pentecôte. 

Huitième jour

 Demandons au Seigneur que notre vie dans l’Esprit Saint
porte des fruits en abondance

Lien vers le fichier audio

LA PAROLE DE DIEU Galates 5, 16 … 22

Frères, je vous le dis : vivez sous la conduite de l’Esprit de Dieu ; alors vous n’obéirez pas aux tendances égoïstes de la chair… Voici ce que produit l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi. Face à tout cela, il n’y a plus de loi qui tienne. Ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair, avec ses passions et ses tendances égoïstes. Puisque l’Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par l’Esprit. 

MEDITATION
La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours. » (EG 1) « Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu en Jésus Christ. » (EG 120) « Jésus veut des évangélisateurs qui annoncent la Bonne Nouvelle non seulement avec des paroles, mais surtout avec leur vie transfigurée par la présence de Dieu. »
(EG 259) 


Notre Père, Je vous salue Marie
Viens Esprit Saint (vidéo ci-dessous)

Prière :

Ce que tu as promis, Seigneur notre Dieu, nous te prions de l’accomplir pour nous dans ta bonté : que la venue de l’Esprit Saint nous rende, à la face du monde, témoins de l’Évangile du Christ.

Vous pouvez trouver l’entièreté du parcours en PDF ici

Jeudi de l’Ascension

Chers paroissiens et amis de la Paroisse Saint-Etienne,

Les évêques de Belgique ont voulu répondre à nombre de fidèles voulant adresser au Seigneur par l’intercession de Marie, une prière plus fervente en ce mois de mai qui est aussi celui où nous allons célébrer la fête de Pentecôte.

C’est ainsi qu’ils nous invitent à nous joindre à la Vierge Marie, en prière avec les disciples de son Fils dans l’attente du Saint-Esprit, en prenant un temps de prière quotidien dans une neuvaine commune à l’Esprit-Saint, de l’Ascension à la Pentecôte.

La Bible nous dit en effet que durant les neuf jours qui séparent l’Ascension de la Pentecôte, les Apôtres « d’un seul cœur participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, la Mère de Jésus » (Actes 1, 14), en attendant d’être « revêtus d’une force venue d’en haut » (Luc 24, 49). 

En réponse à cet appel à la prière, notre paroisse vous proposera dès demain une prière pour chaque jour pendant ce temps qui va de l’Ascension à la Pentecôte.

Belle fête de l’Ascension à tous !

Alain, votre curé.

Pour le temps de prière, cliquez ici

Texte de l’homélie

HOMELIE DU JOUR DE L’ASCENSION

            Frères et Sœurs, nous avons célébré dimanche dernier le 6e dimanche de Pâques. Le dimanche prochain, nous célébrerons le 7e dimanche de Pâques. Nous sommes toujours en plein temps pascal où nous fêtons la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. Celle-ci n’est pas seulement victoire de Jésus sur la mort et son retour à la vie. Elle implique aussi son passage du côté de Dieu, son entrée dans la vie divine ainsi que son exaltation à la droite du Père. C’est cette facette de la résurrection que nous découvrons aujourd’hui alors que nous fêtons l’Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ, c’est-à-dire sa montée dans la gloire de son Père. Après sa mort et sa résurrection, le Christ est apparu à ses disciples pendant quarante jours avant son retour vers le Père. Ce retour n’est que normal, car il fallait que lui qui est venu d’en-haut, qui est descendu jusque dans les enfers, retourne vers son Père et notre Père, vers son Dieu et notre Dieu.

            Pourquoi l’Ascension est-elle célébrée et constitue-t-elle une fête alors qu’en réalité, Jésus quitte et se sépare de ses disciples ? L’Eglise considère cette montée comme une fête pour 4 raisons :

1° Le Christ reviendra : c’est notre immense espérance et nous attendons ce retour avec joie. Ceci est si capital que la liturgie nous le fait redire dans l’anamnèse à chaque messe : nous proclamons ta mort Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection et nous attendons ta venue dans la gloire. Nous attendons donc avec impatience le retour du Christ comme on attend le retour d’un voyageur que l’on aime.

2° Avec l’Ascension de Jésus, notre nature humaine monte au ciel à la droite de Dieu. Il y a comme une compénétration entre la divinité et l’humanité. La nature humaine est déifiée, sinon divinisée. Dorénavant, en montant au ciel, Jésus nous donne l’espérance de l’y rejoindre un jour en tant que membres de son corps mystique qu’est l’Eglise.

3° Il s’agit du retour triomphal du Christ après l’accomplissement de sa mission terrestre où il a vaincu la mort, le péché et le mal. D’où la raison d’être de cette fête au ciel et sur la terre puisque la victoire du Christ préfigure la nôtre. La mort n’a plus de pouvoir sur tout baptisé puisque Jésus est la résurrection et la vie, et quiconque croit en lui, même s’il meurt, il vivra (Jn 11,25). En triomphant du mal sur la croix, nous nous laissons encourager par l’apôtre Paul qui nous exhorte à ne pas nous laisser vaincre par le mal, mais d’en être vainqueur par le bien (Rm 12,21). Il en est de même du péché qui n’a plus de prise sur chaque baptisé qui a reçu les armes pour en triompher (Rm 6,14).

4° L’Ascension est une marque de confiance de Dieu en l’homme : le ressuscité lègue sa mission aux apôtres pour qu’ils la continuent : allez de toutes les nations, faîtes des disciples : baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé… » (Mt 28,19). En ce sens, l’Ascension ouvre la route à l’Eglise et invite chacun de nous à se mouiller, à se mettre à la tâche et à être ses témoins : « vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8), entendez par-là, jusqu’à Braine-l’Alleud. C’est à nous que cette mission est confiée aujourd’hui. Il revient dès lors à chacune et chacun de nous de se poser quelques questions : quel est mon engagement dans l’édification de l’Eglise, corps du Christ ? Est-ce que je me sens concerné par la mission de l’Eglise ?

            On le voit, frères et sœurs, l’Ascension n’est pas la fin d’une histoire, mais plutôt le début d’une autre : Jésus nous quitte physiquement alors que commence l’ère des actes des apôtres qui invite chacun de nous à mettre la main à la pâte en redécouvrant une nouvelle présence du Christ dans tout apostolat. « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». En montant au ciel, le Christ ne démissionne pas et ne s’évade pas de notre condition humaine : il nous soutient et rassure de sa présence chaque jour. A chacun individuellement de se poser la question de savoir comment le Christ est désormais présent dans notre vie aujourd’hui ? Quelle place lui accordons-nous dans notre quotidien : rencontre dans sa parole, dans la prière, dans les sacrements, dans la vie fraternelle et l’attention aux plus faibles ?

            Somme toute, l’Ascension nous rappelle que le Christ a tout vaincu : la mort, le péché, le mal même si nous continuons à en faire l’expérience. Mais pour participer pleinement à cette victoire du Christ, il convient de nous ouvrir à l’Esprit Saint, le Défenseur, et de nous préparer à le recevoir pour qu’il illumine nos cœurs et nous donne la force de lutter contre le mal et le péché autour de nous et en nous. Disons ensemble : Maranatha, Viens Esprit Saint.

Vous, vous me verrez vivant

Chers paroissiens et amis de la paroisse Saint-Etienne,

Dans mes lectures de ces jours-ci, j’ai beaucoup aimé cette réflexion de Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg dans laquelle il fait un parallèle entre ce qu’ont vécu les apôtres jusqu’à la Pentecôte et ce que nous vivons pendant le déconfinement progressif. Il y a, dit-il, une synchronisation involontaire entre le traitement de la pandémie par le confinement et les grandes étapes de la vie liturgique.

Après la résurrection du Christ, les disciples sont restés confinés jusqu’à la Pentecôte Ils ont d’abord été confinés par la peur et le doute, jusqu’à l’Ascension, puis par l’unité et l’attente jusqu’à la Pentecôte.

Après l’Ascension ils se sont rassemblés avec la Vierge Marie car ils attendaient une force venue d’en haut : l’Esprit-Saint. C’est exactement ce que nous sommes en train de vivre.

Cela nous montre que la célébration des actes du Christ n’est pas un simple anniversaire, qui nous rappellerait le passé, elle est un « mémorial », c’est à dire qu’elle va plus loin que la mémoire : elle nous rend présents aux événements célébrés, comme si le Christ faisait de nous ses contemporains. Au regard de la foi le retour des mêmes fêtes chaque année n’est pas un cercle fermé qui nous fait tourner en rond, il est une marche continue vers le futur. Le peuple de Dieu est un peuple de l’avenir.

Bon dimanche à tous, je vous rappelle l’opération « mets-toi en marche » initiée par notre évêque Mgr Hudsyn à relire sur le site de notre paroisse. ici

Bon dimanche et bien en communion avec vous tous !

Alain, votre curé.

Temps de prière de ce dimanche ici

Celui qui m’aime sera aimé de mon Père (Jean 14,21)

Texte de l’homélie

Nous venons d’entendre cette promesse de Jésus : « Vous, vous me verrez vivants ». Cela dit, Jésus ne se contente pas de faire cette promesse mais il met en œuvre toute une pédagogie pour nous aider à le voir vivant.

Les évangiles nous donnent deux exemples de cette pédagogie que Jésus met en œuvre pour nous aider à le voir vivant. Au cours de la période qui va de Pâques à la l’Ascension, Jésus initie en effet ses disciples à le reconnaître dans sa nouvelle condition de Ressuscité. Reconnaître Jésus ressuscité, cela demande un regard de foi car la résurrection de Jésus n’est pas la réanimation d’un cadavre. Si tel était le cas, ses disciples l’auraient tout de suite reconnu. Comme Jésus se trouve désormais dans un corps glorieux, il s’agit d’apprendre à le reconnaitre comme tel à partir des signes qu’il donne de sa présence.

C’est donc au cours de ce temps qui va de Pâques à l’Ascension que Jésus se donne à reconnaître vivant à travers différents signes. Un signe c’est quelque chose qui m’est donné à voir, à entendre, à sentir, à toucher dans laquelle, je peux, dans un regard de foi, percevoir la présence de Jésus Ressuscité.  Et dans les évangiles, si nous avons des récits dans lesquels le Ressuscité se fait reconnaître aux signes qu’il donne, c’est pour attirer notre attention sur ces signes car c’est à ces mêmes signes, qu’aujourd’hui que le Ressuscité se manifeste à nous.

Quelle est cette pédagogie que Jésus met en place pour nous aider à le voir vivant ?

Cette pédagogie de Jésus, je vous propose de la découvrir à travers deux exemples qui nous sont donnés dans les évangiles. Un premier exemple de la pédagogie de Jésus se trouve dans l’évangile de Luc au chapitre 24.

Dans cet évangile, nous découvrons la pédagogie que Jésus met en place pour aider les disciples d’Emmaüs à le voir vivant, une pédagogie grâce à laquelle ces deux disciples vont découvrir que le plus important pour la vie chrétienne ce n’est pas de voir Jésus Ressuscité mais bien de faire l’expérience de sa présence.

Et cette expérience de la présence va passer tout d’abord par l’ouverture des cœurs à l’Ecriture, par l’accueil de la Parole qui rend leurs cœurs tout brûlants et ensuite par le geste de la fraction du pain c’est-à-dire de l’eucharistie. L’expérience de cette présence va devenir suffisamment forte pour qu’ensuite Jésus puisse disparaître à leurs regards sans qu’ils en soient plus tristes ou malheureux mais au contraire, ils restent dans la joie, cette joie communicative qu’ils vont partager avec les autres disciples à Jérusalem.

Ainsi, les trois lieux, en quelque sorte, de manifestation du Ressuscité et ce qui est vrai pour les disciples, l’est également pour nous, c’est d’abord l’accueil de la Parole de Dieu qui permet le cheminement, c’est ensuite la fraction du pain c’est-à-dire l’eucharistie au lieu de repos et c’est enfin la communauté chrétienne rassemblée et la communion fraternelle exprimée ici à Jérusalem.

Nous découvrons dans cet évangile le soin que Jésus prend pour manifester sa présence, pour se rendre présent à notre vie par ces trois « moyens » : sa Parole, son Eucharistie et la rencontre du frère.

A la lumière de cet évangile, demandons-nous comment nous investissons nous-mêmes ou comment nous sommes les témoins pour les autres aussi de ces trois lieux essentiels de la présence du Ressuscité dans notre vie quotidienne : l’accueil de la Parole de Dieu, l’eucharistie et la rencontre des frères.

Dans le mail que j’ai envoyé mercredi passé, j’ai posé cette question :

« Et vous, à quoi voyez-vous que Jésus est vivant ? »

Voici quelques réponses reçues :

Je n’ai jamais vu Jésus vivant … mais je vois chaque jour des femmes et des hommes qui vivent comme Jésus.

Une autre personne nous dit : Je vois Jésus vivant dans les gestes de solidarité qu’on peut voir autour de nous pour le moment. Je vois Jésus vivant dans les hommes et les femmes qui s’unissent pour construire un monde meilleur pour tous. Je suis vivante quand j’aime. Dans tous mes gestes d’amour.

Et enfin, un couple qui aurait dû se marier religieusement au début de ce mois mais qui n’a pu le faire à cause de la pandémie a dit ceci :

Nous avons pu ressentir la présence de Dieu se manifester – non pas dans les conséquences négatives dont le coronavirus est à l’origine- mais bien dans les conséquences positives que sont la solidarité, l’entre-aide et le partage entre familles, amis proches et collègues et ce tant sous la forme de service, de prises de nouvelles mais également de respect des uns et des autres. Nous avons en effet eu la chance de recevoir d’innombrables attentions plus belles les unes que les autres : des fleurs, des cartes postales, des emails, des masques, des conversations, des prêts d’outils, etc. Ces attentions n’ont fait que nous conforter dans l’idée de vouloir maintenir cette journée car elle nous donne l’occasion de remercier CHACUNE de ces personnes qui nous entourent si bien.

Demandons au Seigneur, cette grâce, ce don de le voir vivant et de pouvoir aussi vivre de sa vie car aussitôt après nous avoir dit vous me verrez vivant, Jésus ajoute aussitôt et vous vivrez. Oui, Seigneur, fais-nous vivre de ta vie, ta vie tournée vers le Père et vers les autres.
Amen